Et le peintre. Tout l’Œuvre roman

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 juin 2004 - 287 mots

Au beau milieu de l’une des pièces du petit appartement parisien qu’il a transformé en « studio » trône une magnifique machine à écrire Underwood. Si l’art de Jean Le Gac emprunte pour l’essentiel au dessin, il en appelle tout naturellement à l’écrit – éminente connivence sémantique ! Depuis près de quarante ans qu’il s’est mis à l’œuvre, l’artiste s’est inventé une forme de travail qui mêle textes et images dans la production polymorphe d’une fiction dont il est lui-même le héros sous les traits de la figure emblématique du « peintre ». Dans l’attente de son catalogue raisonné, celui de tout son Œuvre roman que publie Galilée est l’occasion de prendre la mesure de cette part littéraire. Une part considérable que Le Gac a choisi de « mettre en avant » en quelque sorte en l’extrayant de son contexte plastique pour nous en offrir une lecture en ligne et en traverse.
L’ouvrage de Le Gac est structuré en deux grands chapitres : Le peintre perdu, le Peintre éperdu, et en séquences : Le paysagiste, Et le peintre ?, X.Y.Z., d’une part ; Les Délassements, Le Peintre partout, Les Adieux, Le Fichier, de l’autre. À la façon d’une certaine Vie mode d’emploi, l’ouvrage de Jean Le Gac – qui a la même épaisseur que le livre de Perec – est une invitation à circuler dans les dédales d’une existence plus ou moins imaginaire à piocher ici et là.
Rebonds et imprévus, pirouettes et réflexions philosophiques, jeux de pistes et courses au trésor rythment heureusement cette somme qui recense tous les écrits du peintre inclus dans ses œuvres.
Un étonnant roman à l’œuvre.

Jean Le Gac, Et le peintre. Tout l’Œuvre roman 1968-2003, éditions Galilée, 434 p., 35 euros.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°559 du 1 juin 2004, avec le titre suivant : Et le peintre. Tout l’Œuvre roman

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