Un carnet de voyage de Pissarro

Par Roxana Azimi · L'ŒIL

Le 1 juin 2004 - 236 mots

Descriptions de l’Égypte par Vivant-Denon, esquisses du Maroc d’Eugène Delacroix ou simples carnets de croquis anonymes, les reliques d’expéditions ont la cote. Les carnets de voyage sont une denrée d’autant plus rare que peu ont résisté à l’épreuve du dépeçage, commercialement plus lucratif. Piasa propose le 18 juin un carnet de croquis exécutés en 1854 par Camille Pissarro au Venezuela pour l’estimation de 120 000/150 000 euros. « Je me trouvais à Saint-Thomas comme employé de commerce bien rémunéré mais je ne pus supporter plus longtemps cette situation et sans y réfléchir vraiment, j’abandonnai tout ce que je possédais là-bas et m’enfuis à Caracas brisant ainsi les liens qui m’unissaient à la vie bourgeoise » rappelait l’artiste en 1878 dans une lettre adressée au marchand et collectionneur Eugène Murer.
Le jeune Pissarro alors âgé de vingt-deux ans arrive à La Guaira en novembre 1852 en compagnie du peintre danois Fritz Melbye.
Il y restera quelques semaines avant de séjourner à Caracas jusqu’à son retour à Saint-Thomas en 1854. Composé de cinquante-six feuillets double face, le carnet comprend huit dessins aquarellés, quarante-trois compositions et soixante études au crayon représentant paysages et scènes villageoises.
On décèle dans ces croquis une vision idéalisée de la vie indigène, la fraîcheur romantique d’un artiste qui refusera par la suite l’académisme des Salons parisiens.

Vente à Drouot Richelieu, 9 rue Drouot, Paris IXe, le 18 juin, tél. 01 53 34 10 10 (Piasa).

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°559 du 1 juin 2004, avec le titre suivant : Un carnet de voyage de Pissarro

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