Pierre Malphettes

Par Bénédicte Ramade · L'ŒIL

Le 1 juin 2004 - 172 mots

Envols contrariés, déplacements, traversées et apesanteurs vulnérables, autant de pistes que Pierre Malphettes explore au moyen de dispositifs légers, drôles et subtilement référencés. Jardin, déjà montré en 2003, ne déroge pas à la tentation de mettre en scène une poésie aussi douce qu’acerbe. En un seul geste, le jeune artiste annule et ouvre tout à la fois une possibilité d’affranchissement. Cultivés au préalable et avec soin par l’artiste, les plants d’avocats serrés sur des étagères en métal et éclairées par une lampe à sodium installent une nature restreinte et foncièrement domestiquée. À ce jeu sommaire de l’artifice, s’ajoutent deux trajectoires indiquées par des lacets exécutés au néon, disposés au mur et au plafond. Rouge pour les fourmis. Vert pour les mouches. Des paraboles figées, comme autant de langages paralysés par la lumière froide, qui redoublent non sans dérision et tension la facticité du jardin. Les itinéraires contrecarrés examinent finalement la représentation du déplacement, repérant ses contradictions dans une implacable mise en jeu et en scène de la contrainte et de son dépassement.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°559 du 1 juin 2004, avec le titre suivant : Pierre Malphettes

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