Transports artistiques

Par Sophie Flouquet · L'ŒIL

Le 1 juillet 2004 - 365 mots

Si la pratique est désormais répandue, l’embellissement des infrastructures de transports publics par des interventions d’artistes relève encore de stratégies différentes. À Toulouse, voici maintenant dix ans que les usagers du métro côtoient, parmi d’autres, des œuvres de Di Rosa, Takis ou Varini. Alors, quand il a été question d’un agrandissement du réseau, le programme a été logiquement reconduit pour les vingt-trois nouvelles stations. En décembre dernier, trois œuvres étaient inaugurées, après une sélection sur concours et une adaptation des projets au cahier des charges du cabinet Séquences, auteur d’une architecture des stations peu innovante. À la station Roseraie, le sculpteur Damien Cabanes a pris le parti de creuser les quais pour y enfouir ses puits colorés, superpositions abyssales de plaques peintes recouvertes d’un verre transparent, sur lequel les voyageurs peuvent marcher. Aux Argoulets, le Future Garden de Jacques Vielle est une plantation de kiwis perchée sur une plate-forme de métal positionnée devant la station. Au terminus Balma-Gramont, Jean-Michel Othoniel, qu’on avait connu plus baroque, a créé un atrium de végétaux et de verroteries (Le Mât des utopistes). D’ici à fin 2006, la nouvelle ligne B égrainera le long de son parcours vingt nouvelles réalisations de Roman Opalka, Pierrick Sorin, Sophie Calle ou Michel Verjux.
À Bordeaux, c’est la procédure de la commande publique qui a permis la réalisation de l’accompagnement artistique du nouveau tramway. En décembre dernier, la première œuvre, un T lumineux faisant office de compteur de tram dû à Claude Closky, prenait place à Cenon. Sous la responsabilité d’Alfred Pacquement, le directeur du Musée national d’art moderne du Centre Pompidou, le comité artistique a choisi d’orienter les travaux selon deux axes. Installées dans l’espace public aux abords des voies du tramway, les œuvres sur site seront visibles des rames. On y découvrira, d’ici à 2006, des interventions de Xavier Veilhan, Ilya Kabakov, Melik Ohanian, Michel François ou Élisabeth Ballet, auteur du palindrome latin posé sur le rond-point de Pessac. Le second volet de la commande concerne des œuvres « de réseau », destinées à accompagner les usagers, tels ces dialogues fictifs de Valérie Mréjen, diffusés de manière aléatoire dans les stations, ou encore ces tick’art créés par les Bordelais de Zébra 3.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°560 du 1 juillet 2004, avec le titre suivant : Transports artistiques

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