Un nouvel abri pour la Préhistoire

Par Sophie Flouquet · L'ŒIL

Le 1 septembre 2004 - 348 mots

Accrochée à flanc de falaise sur la terrasse du château, l’étonnante statue stylisée de L’Homme primitif de Paul Dardé signale toujours au visiteur la présence du Musée national de préhistoire des Eyzies-de-Tayac. Ouvert en 1923 par l’ancien instituteur Didier Peyrony, celui-ci permit alors de recueillir le produit des découvertes qui s’étaient multipliées depuis 1863 dans la vallée de la Vézère. Mais depuis le 20 juillet dernier, il n’est plus nécessaire de gravir l’interminable escalier pour atteindre le château, en surplomb du village, où étaient jusqu’alors logées, à l’étroit, les très riches collections du musée. Après vingt années de gestation, cumulant problèmes de maîtrise d’ouvrage, d’expropriation et d’escarpement du site, l’établissement a enfin pris ses quartiers dans un édifice flambant neuf, construit par Jean-Pierre Buffi en contrebas de la pente. Sans monumentalité excessive, le bâtiment, paré de pierre blonde du Périgord, agrippe ses volumes fragmentés à la
falaise.
Dans le hall, sur une paroi brute, une frise anthropologique évoque l’apparition des hominidés. Le sujet sera simplement évoqué, Jean-Jacques Cleyet-Merle, le directeur du musée, ayant choisi de centrer son parcours sur « la réalité archéologique de la région », du Paléolithique supérieur à la fin des temps glaciaires (- 400 000 à - 8 000 av. J.-C.). Après un couloir obscur, la grande spirale lumineuse de l’escalier, enroulée autour d’un noyau évidé, fait office de « puits du temps », avec sa montée scandée de coupes stratigraphiques d’époques différentes. À l’étage, dans la longue galerie basse, les panoplies lithiques sont exposées le long d’un « fil du temps » qui les met en relation avec leur contexte de production. L’évocation des modes de vie et de l’habitat occupe la galerie haute, où l’on découvrira les blocs gravés et les œuvres mobilières, dont le célèbre Bison se léchant de La Madeleine, déposé par le musée des Antiquités nationales. Dès 1912, en effet, le musée de Saint-Germain-en-Laye achetait les plus belles pièces de la région, laissant aux Eyzies les collections lithiques et les séries d’industries osseuses.

Musée national de préhistoire, LES EYZIES-DE-TAYAC (24), 1 rue du musée, tél. 05 53 06 45 45.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°561 du 1 septembre 2004, avec le titre suivant : Un nouvel abri pour la Préhistoire

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