Architecture - Unesco

De nouvelles ambitions

Par Sophie Flouquet · L'ŒIL

Le 1 septembre 2004 - 361 mots

Faire inscrire l’œuvre de Le Corbusier (1887-1965) au patrimoine mondial de l’Unesco : tel est l’objectif que s’est donnée la fondation éponyme et son nouveau directeur Michel Richard.

Créée en 1968, selon les vœux de l’architecte, la fondation est son légataire universel et possède à ce titre 33 000 plans, la plupart des archives, mais aussi peintures, dessins, sculptures et quelques bâtiments (les villas La Roche et Jeanneret, siège de la fondation, l’appartement de la rue Nungesser et Coli où vécut l’architecte et la maison du Lac, en Suisse). Un patrimoine non négligeable qui ne génèrerait que de maigres recettes, selon son président Jean-Pierre Duport, « limitées aux royalties des éditions des meubles par Cassina, partagées avec les coauteurs ou leurs ayants droit (Pierre Jeanneret et Pernette Perriand), au produit de la vente de tapisseries et aux droits d’auteur perçus sur la reproduction des images ». D’où des prix de diffusion d’images souvent jugés rédhibitoires par les éditeurs qui ont nui à la visibilité de l’action de la fondation. Mais l’heure est désormais aux projets. Recrutement d’un architecte-conseil, création et animation d’un réseau de propriétaires, lancement d’un inventaire exhaustif de l’œuvre construit sont les nouveaux axes de l’action de la fondation, pour faire connaître et pérenniser le travail du chef de file du Mouvement moderne. La candidature à l’Unesco participe de ce même dessein car si les édifices de Le Corbusier sont relativement épargnés en Europe – malgré les menaces qui pèsent sur l’immeuble Clarté à Genève – ils sont plus vulnérables dans certains pays asiatiques. Ainsi à Chandigarh, la capitale du Penjab indien construite à partir de 1950, certains bâtiments sont aujourd’hui menacés de péril, alors qu’en Chine, une contrefaçon de la chapelle de Ronchamp a déjà été localisée. Sans pourvoir de subsides, l’inscription de trente-quatre bâtiments autographes à travers le monde devrait générer de nouvelles solidarités. À condition qu’elle soit retenue face à la solide concurrence de la ville du Havre et de son patrimoine Perret, l’architecte chez qui Le Corbusier fit ses gammes dans le béton.

Fondation Le Corbusier, PARIS, 8-10 square du Docteur Blanche, XVIe. Visites de la villa La Roche, tél. 01 42 88 41 53.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°561 du 1 septembre 2004, avec le titre suivant : De nouvelles ambitions

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