Collection Agnelli, beaucoup de bruit pour rien ?

Par Roxana Azimi · L'ŒIL

Le 1 octobre 2004 - 247 mots

Sotheby’s disperse à New York le 23 octobre le contenu de l’appartement new-yorkais de Marella Agnelli, veuve de l’ancien patron de Fiat, Giovanni Agnelli. Cette vente d’une centaine de lots estimés 7 à 11 millions de dollars ne rend toutefois pas compte du goût de ce couple qui, pendant cinquante ans, a incarné l’idéal italien. Seigneur des patrons, le condottiere ou l’Avvocato aura formé avec sa femme le couple le plus gorgeous des années 1960 avant d’offrir l’image d’une famille patricienne. Le couple n’a pas seulement régenté l’économie italienne. Ils auront aussi été des collectionneurs invétérés tutoyant les historiens de l’art comme l’ancien directeur du Louvre, Pierre Rosenberg. En 2002, quelques mois avant le décès du patriarche, le couple inaugurait la pinacothèque Giovanni et Marella Agnelli au Lingotto, dans l’usine Fiat transformée par Renzo Piano. Mais les Picasso, Matisse et autres Modigliani du musée ne sont pas au menu de la dispersion. Là où on espérait une succession de chefs-d’œuvre, on se contente d’objets de grande décoration français et russes à l’estimation parfois outrancière. La pièce vedette sera un bureau plat en amarante de Leleu, issu de la collection du comte de Flahaut, fils illégitime de Talleyrand. En dernière instance, ce meuble, estimé très audacieusement 3-5 millions de dollars, avait atterri dans la collection de Barbara Johnson. Une vente qui excitera sans doute les people, mais laissera peut-être les amateurs d’art sur leur faim.

Collection Agnelli, 23 octobre, Sotheby’s New York, tél. 01 53 05 53 05 (Paris).

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°562 du 1 octobre 2004, avec le titre suivant : Collection Agnelli, beaucoup de bruit pour rien ?

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