Art Paris : redécouverte de l’art moderne

L'ŒIL

Le 1 octobre 2004 - 460 mots

En 1994, la Fiac quitte le Grand Palais. Mise à mal par la crise économique, son installation quai Branly réduit ses espaces et ternit son prestige. En 1999, naît Art Paris qui s’installe au Carroussel du Louvre. Elle réunit les galeries n’exposant pas à la Fiac, parfois, de leur propre initiative. Son aînée, devenue tape-à-l’œil, rebute certains marchands. Les débuts d’Art Paris sont hésitants avec des galeries solides, d’autres émergentes, des œuvres de qualité, d’autres médiocres et chères. Au fil du temps, son image de « Salon des refusés » disparaît. Art Paris est perçue comme complémentaire de la Fiac, malgré leur concurrence réelle pour attirer exposants et visiteurs. On y trouve de l’art moderne et contemporain. La foire attire des acheteurs plus modestes et des collectionneurs traditionnels. Petite et accueillante, elle se parcourt en une journée. Les exposants discutent volontiers avec les amateurs et les néophytes. Art Paris est, cette année encore, seule à distinguer des galeries de province. Galeries dont le rôle essentiel de relais dans la découverte des artistes est peu connu. Comme celle d’Hélène Trintignan à Montpellier : « J’ai eu, une année, une proposition de la Fiac pour un one-man show, et lui ai préféré Art Paris. Je ne voulais pas courir le risque de me faire évincer par une galerie étrangère l’année d’après. » Henri Jobbé-Duval, directeur d’Art Paris depuis maintenant trois ans, ouvrit sa première galerie à Rennes en 1971. Ancien de la Fiac, il refuse l’ostracisme. « Un lieu commun veut que les bonnes galeries parisiennes se concentrent à Paris dans certains quartiers. Les galeries isolées sont délaissées. » Ces pionnières, de l’île Saint-Louis ou du Xe arrondissement présentent, de jeunes artistes. Art Paris se tourne aussi vers les redécouvertes. « Certains artistes oubliés qui eurent leur heure de gloire il y a quarante ans, et ont produit une œuvre conséquente », explique Henri Jobbé-Duval. D’autres encore, comme l’artiste germano-russe Karl Waldmann, présenté de nouveau par Pascal Polar, ignorés de leur époque. Dépoussiérée, l’œuvre de ces artistes, victimes du totalitarisme ou de l’air du temps, éclaire singulièrement l’histoire de l’art moderne. Cette année, le point fort d’Art Paris est la présence de nouvelles galeries étrangères dont le nombre devrait augmenter. Parmi elles les Italiennes, San Carlo, Morone Di Planart ou encore la Galleria De Nisi proposent des artistes italiens majeurs du XXe siècle. Les organisateurs d’Art Paris promettent un contrôle rigoureux de la qualité des œuvres, et de leur prix. L’amélioration se fait toujours pas à pas mais la foire devrait encore grandir un peu… « Le Grand Palais est notre objectif », explique Henri Jobbé-Duval. En 2005, Art Paris sera printanière, se dissociant complètement de la Fiac.

Art Paris, 22-25 octobre, PARIS, Carroussel du Louvre, tél. 01 43 16 48 41, www.artparis.fr

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°562 du 1 octobre 2004, avec le titre suivant : Art Paris : redécouverte de l’art moderne

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