La cote oubliée d’Aublet

Par Armelle Malvoisin · L'ŒIL

Le 1 novembre 2004 - 377 mots

À l’occasion de la dispersion de l’atelier Félix Aublet (1903-1978), la SVV Calmels-Cohen nous propose de redécouvrir l’imaginaire fécond de ce designer, peintre, architecte, publicitaire et décorateur peu connu du grand public. Son travail a fait l’objet d’une exposition itinérante en France en 2001-2002. Son invention la plus célèbre reste la lampe Boule à abat-jour à calotte hémisphérique pivotante de 1930-1931, appelée aussi lampe mobile, qui sera rééditée dans les années 1980 par Andrée Putman-Écart international. Un exemplaire de la lampe, modèle unique gravé selon un dessin de Sonia Delaunay, a été exposé au musée des Arts décoratifs en 1984 à l’occasion de l’exposition « L’Empire du bureau 1900-2000 ». En 1935, en fondant avec Robert Delaunay l’association « Art
et Lumière », il connaît la consécration avec la réalisation des grands décors de l’Exposition internationale des arts et techniques de 1937 à laquelle il associe une quarantaine d’artistes dont Sonia Delaunay, Bissière, Survage, Gleizes, Manessier et Villon. En 1941, il rencontre Nicolas de Staël qui travaille notamment avec lui au projet du cabaret du théâtre des Champs-Élysées en 1945-1946.
De 1949 à 1954, il devient publicitaire puis renoue avec l’architecture avant de s’adonner à la peinture à la fin de sa vie.
Les quatre cents lots de la vente qui lui est consacrée retracent toute sa vie : meubles, objets de décoration, projets architecturaux, peintures, dessins, maquettes de véhicules publicitaires… dont les estimations modestes oscillent de 150 à 60 000 euros. Peintures et dessins de ses amis artistes jalonnent aussi la vente à l’instar d’une Étude pour la décoration du plafond du hall tronconique du Pavillon de l’air, une huile, colle et sable sur papier de 1936-1937 par Robert Delaunay, estimée 60 000 euros. Les estimations de 4 000 euros pour la fameuse lampe Boule de 1930, de 6 000 euros pour une cloison paravent de 1952 ou encore de 20 000 euros pour une table à mécanisme réalisée en 1933 pour l’appartement de François Pernod (quai d’Auteuil à Paris), ne sont que des indications de prix. Cette vacation sera l’occasion de faire le point sur la cote négligée de ce créateur à l’œuvre multiforme.

Félix Aublet (1903-1978), La Traversée du siècle, vente 27-28 novembre, PARIS, SVV Calmels-Cohen, Drouot Montaigne, tél. 01 47 70 38 89, www.calmelscohen.com

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°563 du 1 novembre 2004, avec le titre suivant : La cote oubliée d’Aublet

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