L’école objective allemande

Par Roxana Azimi · L'ŒIL

Le 1 novembre 2004 - 350 mots

En procédant dès 1959 au récolement minutieux des bâtiments industriels, Bernd et Hilla Becher
(cf. p. 66-69) ont institué un protocole photographique, pierre cardinale de leur enseignement à l’école des beaux-arts de Düsseldorf. Leur pratique se caractérise par la frontalité, le grand format, la neutralité du regard et une certaine volonté d’archivage sériel. Ces « images sans qualité » plafonnent à 100 000 dollars en vente publique, loin derrière leurs disciples. Star de cette phalange d’élèves,
Andreas Gursky caracole en pole position depuis l’adjudication de 600 000 dollars pour une photo de la gare Montparnasse en novembre 2001 chez Christie’s. Ses photos de Prada frisent les 300 000 dollars. La collection Lambert, dispersée chez Phillips de Pury les 8 et 9 novembre et estimée à 10 millions de dollars, propose un diptyque d’Athènes signé Gursky et estimé 200 000-300 000 dollars. De son côté Thomas Struth peut se prévaloir de l’enchère de 252 000 livres en octobre 2003 chez Sotheby’s pour une vue du Panthéon roman. Malgré ces faits d’armes – ou de marché – la cote des Allemands est rudoyée ces derniers temps. Porte-drapeau de l’Allemagne à la Biennale de Venise de 1988, Thomas Ruff avait vu ses prix augmentés de 60 %. Son inspiration joue le grand écart entre les vues d’architecture et les photos pornographiques. La série des Constellations est l’une des plus recherchées. En octobre 2001, une photo de cette veine décroche 80 750 livres chez Christie’s. Deux ans plus tard, un autre cliché se contente de 50 190 livres. Lors de la dernière édition de la Fiac, Philip Nelson a vendu une dizaine de photos de la série récente des Maschinen entre 18 000 et 24 000 euros. La série des Substrats se caractérise par une flopée de couleur nimbée d’un flou technologique. On les trouve à la galerie Nelson entre 25 000 et 40 000 euros. Une de ces photos s’est adjugée 90 000 dollars en mai dernier chez Christie’s. Les clients des ventes publiques n’ont pas toujours la bonne idée de se rendre dans les galeries avant que les éditions ne se raréfient...

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°563 du 1 novembre 2004, avec le titre suivant : L’école objective allemande

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