Les vases en or du temple de Baal

L'ŒIL

Le 1 novembre 2004 - 389 mots

Deux vases en or, d’une qualité exceptionnelle, ont été retrouvés dans une cache proche du temple. L’un se présente comme une sorte d’assiette (« patère » selon le terme grec usuel) au fond plat et au rebord vertical. Le décor du fond est réalisé selon la technique du repoussé, fait pour être vu de l’intérieur. Deux registres concentriques figurent des scènes où les animaux occupent une place prépondérante. Autour d’un ombilic central, la première scène représente quatre bouquetins se suivant paisiblement vers la gauche. À la périphérie, la seconde scène est plus violente : un chasseur, juché sur un char tiré par deux chevaux, poursuit un gibier abondant. Il est accompagné d’un chien qui court à ses côtés.
La première victime est une sorte de chèvre sur laquelle le chasseur s’apprête à décocher une flèche. Plus avant, une troupe de bovidés s’enfuit : un taureau précédé d’une vache et de son veau qui suivent un autre taureau. La scène concentrique rejoint le char du chasseur.
La composition très sobre de ce décor, ainsi que la forme du vase, rappellent des modèles égyptiens ou mycéniens.
L’autre vase, un bol hémisphérique, est d’une inspiration totalement différente du précédent, par
sa forme d’abord, mais aussi par sa technique. Le décor, également au repoussé, est cette fois destiné à être vu de l’extérieur. Loin d’être sobre, il est surchargé, et des scènes fantastiques occupent tout l’espace. Les fonds sont remplis de représentations végétales. Autour d’une rosace centrale, trois registres concentriques décorent l’objet. Le registre le plus proche du centre représente quatre chèvres figées. Sur le registre médian, deux taureaux affrontent deux lions. Le registre extérieur est le plus exubérant : un sphinx affrontant un taureau ailé, un griffon attaqué par un lion, un fauve agrippant une chèvre. Plus loin, un chasseur plante un épieu dans la gorge d’un lion, attiré par un cervidé-appât. Les rapaces sont présents au-dessus de plusieurs scènes, attendant les restes. La présence d’animaux fantastiques, le décor surchargé et l’inspiration générale du décor de cet objet évoquent les représentations d’inspiration mésopotamienne.

L’exposition. « Le royaume d’Ougarit » se déroule tous les jours sauf le mardi de 10 h à 18 h, le vendredi de 10 h 30 à 18 h, du 21 octobre au 17 janvier 2005. LYON, musée des Beaux-Arts, place des Terreaux, Ier, tél. 04 72 10 17 40.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°563 du 1 novembre 2004, avec le titre suivant : Les vases en or du temple de Baal

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