Les arts asiatiques en vedette

Par Laure Meyer · L'ŒIL

Le 1 novembre 2004 - 384 mots

Fiers des trouvailles qu’ils offrent au public, les marchands d’arts asiatiques présentent cette année pour la septième édition d’« Asian art in London » plusieurs ensembles d’objets remarquables, objets à admirer, même sans acheter, avant qu’ils ne fassent partie d’une collection privée. Sam Fogg a réuni une fabuleuse série de ces manuscrits qui ont jalonné la route de la soie entre le IIIe et le XIIe siècle. À voir absolument un groupe de cinq manuscrits de Dunhuang. L’un d’eux, du ixe siècle, est un fragment du Sutra de la Parfaite Sagesse. Il permet de rêver aux milliers de textes retrouvés par Sir Aurel Stein en 1907 dans la grotte 163 proche de Dunhang, dans cette cache où ils avaient été stockés pendant plusieurs siècles avant que la pièce ne soit murée en 1035 pour soustraire ces trésors aux envahisseurs Tangut. La plupart de ces documents ont été achetés au début du XXe siècle par les grands musées du monde. L’autre facette de la collection de Sam Fogg est constituée par des documents du Gandhara, témoins de la diffusion du bouddhisme indien dans l’Asie centrale par la route de la soie. On ne manquera pas non plus d’admirer chez Eskenazi un choix de porcelaines Ming et Qing, une vingtaine de pièces, toutes remarquables. Les plus anciennes datent de l’empereur Hongwu, premier des Ming, les dernières ont vu le jour sous le célèbre empereur Qianlong au XVIIe siècle. L’œil s’en donne à cœur joie, se noie dans la profondeur des tons. Caressant, le regard s’arrête sur un vase en forme de double gourde à glaçure turquoise incisé en surface d’emblèmes bouddhiques et revêtu de la marque de l’empereur Ming Jiajing (1522-1566). Nombreuses aussi sont les pièces portant un impeccable décor bleu et blanc. La dernière section dévolue aux monochromes donne une idée des productions destinées à la cour. Un vase cylindrique rappelle par sa glaçure céladon la perfection des Song, un autre vase laisse deviner sous une couverte d’un blanc crémeux de fines impressions en forme de lotus. On peut aussi admirer un plat jaune en forme de chrysanthème d’allure très moderne, pièce royale qui a fait partie d’un service commandé pour l’empereur.

« Asian Art », LONDRES, Sam Fogg, 15 d Clifford street,W1S 4JZ, 4-12 novembre ; Eskenazi, 10 Clifford street, W1S 2LJ, 5-27 novembre, www.asianartinlondon.com

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°563 du 1 novembre 2004, avec le titre suivant : Les arts asiatiques en vedette

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