La Cité du design est sur les rails

Par Sophie Flouquet · L'ŒIL

Le 1 novembre 2004 - 501 mots

Dans le cadre du développement de son projet « Métropole du design », Saint-Étienne sera dotée à l’horizon 2007 d’un nouvel équipement culturel inédit : une Cité du design. Forte du succès de la biennale internationale, créée en 1998, la ville souhaite en effet tirer profit de cette nouvelle attractivité. Elle a donc choisi de se doter d’un lieu pérenne et « multi-fonctionnel » pour accueillir, à terme, la biennale, mais surtout un ensemble d’activités de recherche, de formation, de création et de médiation, constituant un grand laboratoire du design, comme il n’en existait pas jusqu’alors en France. Le 1er septembre dernier, François Mouly, ancien directeur du design de la société JC Decaux, spécialiste de l’affichage et du mobilier urbain, prenait ses fonctions de directeur général, avec pour mission de définir avec plus de précision les contours encore flous de cette nouvelle institution, avalisée par le ministère de la Culture. Riche de friches industrielles, la ville avait au préalable désigné un site du centre-ville à reconvertir : l’ancienne manufacture d’armes. Et en juillet, Michel Thiollière, maire de la ville et président de la communauté d’agglomération, rendait public le nom du lauréat du concours international pour l’aménagement de la Cité : l’agence berlinoise LIN, animée par Finn Geipel et Giulia Andi. L’architecte allemand s’était déjà fait remarquer pour ses interventions à l’École nationale des arts décoratifs de Limoges, au théâtre de Quimper ou encore pour la refonte de l’espace des collections permanentes du pavillon de l’Arsenal, à Paris. Geipel emportait donc la mise, devant les finalistes Rudy Ricciotti, Didier Faustino et Steven Holl. Peu avant l’annonce du résultat, le projet était pourtant vigoureusement contesté par une association patrimoniale, peu encline à voir démolis les bâtiments en briques et pierres de la manufacture, haut-lieu de la mémoire locale. Le projet de Finn Geipel apparaît à ce titre assez consensuel. Ainsi, la grande aile de l’Horloge, qui présente une structure d’une grande souplesse, sera simplement réaménagée. En revanche, d’autres pavillons, « trop difficiles à transformer sans être pastichés », seront détruits. Ils seront remplacés par un long bâtiment bas, la « platine », étiré à l’avant de l’aile de l’Horloge, dont le faible gabarit permettra d’établir un dialogue avec l’ancien édifice, sans l’occulter. Mais la « platine » sera bien un bâtiment de son temps. Conçue pour être entièrement modulable – notamment du fait de l’absence de contenu précis lors de la programmation du concours – cette longue rue couverte, qui assurera la liaison entre les différents bâtiments, s’inscrit dans le cadre d’une démarche de construction HQE (Haute qualité environnementale). L’enveloppe du bâtiment devrait en effet lui procurer une quasi-autonomie d’énergie, grâce à un jeu de panneaux mobiles et de panneaux photovoltaïques. À proximité, une « tour filigrane » servira d’observatoire sur la ville et sur les anciens jardins du directeur de la manufacture, rendus à l’agrément des Stéphanois. L’ancienne cité industrielle n’en finit décidément plus de muer. D’ici à 2007, un zénith flambant neuf, dû à Sir Norman Foster, sortira également de terre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°563 du 1 novembre 2004, avec le titre suivant : La Cité du design est sur les rails

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