Nestor Perkal, tout feu, tout flamme

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 novembre 2004 - 409 mots

Quand il fait un four, Nestor Perkal ne va qu’exceptionnellement à l’échec. Toutefois, si cela lui arrive, rien ne lui plaît tant que de répéter l’opération. On l’aura deviné, Perkal n’est pas comédien, il est céramiste, un artiste designer dans les arts du feu et de la terre. En 1993, quand le ministère de la Culture a souhaité créer une structure spécialisée en entier consacrée à la recherche en ce domaine, le Craft (cf. p. 31) – Centre de création sur les arts du feu et de la terre –, Nestor Perkal n’a pas hésité une minute à en accepter la direction. Depuis il mène une activité créatrice avec un vrai engagement réussissant à sensibiliser nombre d’artistes à l’utilisation de matériaux céramiques dans leur démarche plastique. Le résultat est plus que probant, et Perkal peut se féliciter d’avoir su attirer à ses fours des créateurs aussi divers que Wim Delvoye, Boris Achour, Javier Perez, Martin Szekely, les frères Bouroullec, Gaetano Pesce, Andrea Branzi, Ettore Sottsass, Olivier Gagnère et tant d’autres. Ce sont plus d’une centaine d’œuvres et de prototypes qu’il présente jusqu’au 10 janvier au prestigieux Musée national de la porcelaine Adrien Dubouché de Limoges, ville où siège le Craft. Dix ans de création ininterrompue dont tout un lot d’éditions qui ont rencontré un franc succès commercial et médiatique, comme il en est des poignées et boutons de porte de Delo Lindo ou de cette radio en porcelaine mise au point pour Thomson. Installé dans les locaux de l’École nationale d’art décoratif de Limoges, le Craft attend une nouvelle installation lui permettant de se positionner à la fois dans le cadre du PEP (pôle économique du patrimoine) de la porcelaine de Limoges et du projet de pôle européen de la céramique. Avide d’innovation, Nestor Perkal, qui se confond avec l’institution à laquelle il a su donner une âme, peut être fier d’avoir réussi notamment à persuader certains architectes, comme Lacaton & Vassal, Frédéric Borel ou Pablo Molestina, de reconsidérer l’usage de la céramique dans leurs projets.
Dans le cadre de la commande publique, il a de même permis à Philippe Favier la réalisation en lithophanie de porcelaine des vitraux de l’église de Jabreilles-les-Bordes, dans la Vienne – une première dans le genre ! Nestor Perkal qui est un homme très chaleureux est un vrai magicien, et il fait feu et flamme de tout.

Musée national de la porcelaine, LIMOGES (87), 8 place W. Churchill, tél. 05 55 33 08 50.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°563 du 1 novembre 2004, avec le titre suivant : Nestor Perkal, tout feu, tout flamme

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