Les petits papiers de Lanskoy

Par Armelle Malvoisin · L'ŒIL

Le 1 décembre 2004 - 417 mots

« C’est l’amour avec lequel on prend la couleur sur la palette et on la pose sur la toile qui réchauffe et illumine le tableau », pensait André Lanskoy (1902-1976). Le galeriste Antoine Laurentin, séduit par la « notion de rythme et de couleur » chez l’artiste, présente aujourd’hui une exposition monographique composée d’une soixantaine d’œuvres sur papier. « André Lanskoy est un artiste que j’ai toujours aimé. Son travail est vivant », lance-t-il. Son penchant pour le peintre d’origine russe se concrétise alors qu’il a l’opportunité d’acheter plusieurs œuvres issues du fonds Maurice Chassagne, collaborateur de Lanskoy. « J’en avais acquis une dizaine ces quatre dernières années lorsqu’on m’a proposé de racheter le reste du fonds. » À part une grande huile sur papier datée de 1949-1950, une composition jaune qui est l’objet phare de la galerie, les petits formats sobrement encadrés donnent la mesure. « Ce sont de vrais petits bijoux ! Ce qui m’a ébloui, c’est que le travail de Lanskoy ne perd aucunement de sa force sur des petites surfaces », insiste Antoine Laurentin. Les dessins au crayon noir, ceux colorés à la gouache et les grattages s’étendent de 1937, moment où le peintre prend le chemin de l’abstraction, jusqu’à 1950. Selon le marchand, « ses abstractions aux couleurs très aiguës sur fond noir des années 1940-1945 sont les plus intéressantes. À cette période, Nicolas de Staël rencontre Lanskoy et découvre son travail.
On a tendance à trop souvent occulter l’influence de Lanskoy sur son compatriote russe… », évoque Antoine Laurentin. Les années 1940 sont également productrices de dessins aux couleurs joyeuses qui, à mi-chemin entre figuration et abstraction, semblent évoquer la Russie de son enfance. Quant aux gouaches grattées abstraites, à la lecture de leurs titres liés à l’univers de la musique, elles sont aussi marquées d’une sensibilité renvoyant à une forme de figuration. La fourchette des prix qui s’étend de 1 200 à 30 000 euros, tourne en moyenne autour des 3 000-4 000 euros pièce. L’exposition sera accompagnée d’un livre édité par le comité Lanskoy, reproduisant les œuvres du fonds Chassagne (l’objet de l’accrochage à la galerie Laurentin) et qui recense aussi celles du fonds Katerine Zoubtchenko, dernière compagne de Lanskoy et ultime gardienne du temple.
Cet ouvrage de référence préfigure la sortie d’un catalogue raisonné de l’artiste qui est actuellement
en préparation.

« André Lanskoy, de la figuration à l’abstraction lyrique », PARIS, galerie Antoine Laurentin, 23 quai Voltaire, VIIe, tél. 01 42 97 43 42, www.galerie-laurentin.com, jusqu’au 23 décembre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°564 du 1 décembre 2004, avec le titre suivant : Les petits papiers de Lanskoy

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