Le goût anglais de la famille d’Orléans

L'ŒIL

Le 1 décembre 2004 - 343 mots

Les collections du duc d’Aumale semblent inépuisables. On ne cesse d’en découvrir les richesses, et la nouvelle exposition organisée au musée Condé évoque les liens entre la famille d’Orléans et l’Angleterre, à partir d’une collection qui donne un aperçu du goût français pour l’art anglais au XIXe siècle. La plupart des pièces présentées n’avaient jusqu’ici jamais été reproduites et étudiées. Les relations entre la famille du duc et la Grande-Bretagne se nouent dès le XVIIe siècle, lorsqu’en 1661 Philippe d’Orléans épouse Henriette d’Angleterre. Des dessins, des caricatures, des lithographies – un bel ensemble de Thomas Fairland d’après Winterhalter représentant les enfants de la reine Victoria – et des photographies du XIXe siècle illustrent ces liens dans la première salle de l’exposition, et permettent de replacer la collection dans le contexte de sa constitution. Le duc d’Aumale séjourne en Angleterre de 1848 à 1871, à Twickenham, mais son goût pour l’art anglais semble néanmoins limité. Il acquiert peu d’œuvres, beaucoup lui sont données, notamment le plus beau tableau de l’exposition, Les Deux Waldegrave de Reynolds (1761). D’autres sont des portraits de famille ou des pièces ayant appartenu aux générations précédentes. On remarquera dans la galerie de Psyché un important ensemble de miniatures de Cosway, Hilliard, Ross, ainsi que des toiles de Gainsborough, Russel ou Lear et deux services en porcelaine de Minton d’esprit très français, commandés par le duc pendant son exil en Angleterre. Dans la bibliothèque sont réunis une quarantaine de livres anglais choisis parmi les trois cents ouvrages collectionnés par le duc d’Aumale, notamment un manuscrit d’Aristote et un exemplaire du Nouveau Testament imprimé en or sur papier porcelaine, le seul connu en France. À voir aussi, dans le pavillon Bullant, l’appartement restauré de Berthe de Clinchamp : ornées de décors anglais du XVIIIe siècle rapportés par bateau de Twickenham, ces pièces sont ouvertes pour la première fois au public.

« L’Art anglais dans les collections de l’Institut de France », CHANTILLY (60), musée Condé, château de Chantilly, tél. 03 44 62 62 62, 13 octobre-3 janvier, cat. Somogy, 208 p., 32 euros.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°564 du 1 décembre 2004, avec le titre suivant : Le goût anglais de la famille d’Orléans

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