Archéologie

L’Égypte en Isère

Par Guillaume Morel · L'ŒIL

Le 1 décembre 2004 - 411 mots

L’Égypte est doublement à l’honneur en Isère, avec l’ouverture au public de la maison Champollion à Vif et une importante exposition à Grenoble consacrée aux chefs-d’œuvre de la « cachette » de Karnak.

À l’occasion du IXe Congrès international des égyptologues qui s’est tenu à Grenoble en septembre dernier, le Conseil général de l’Isère a décidé d’ouvrir exceptionnellement la maison Champollion, qu’il a acquise en 2001. Si le nom de Jean-François Champollion (1790-1832) renvoit d’abord à Figeac – où il est né –, il a vécu longuement en Isère, dans cette maison qui appartenait à Zoé Berriat, l’épouse de son frère Jacques-Joseph. En attendant qu’un projet muséographique soit totalement défini, les visiteurs peuvent découvrir durant quelques mois la maison « dans son jus », avec son mobilier, ses portraits de famille, les souvenirs, les documents de travail de Jean-François, comme la fameuse empreinte de la pierre de rosette annotée par l’égyptologue. Seules interventions contemporaines dans ce lieu charmant du xixe siècle, des installations à but pédagogique de Jean-Noël Duru investissent certaines pièces. Le même scénographe a travaillé à la mise en lumière des « Trésors d’Égypte » présentés au Musée dauphinois. Vingt-huit sculptures exhumées de la « cachette » de Karnak témoignent de la découverte exceptionnelle faite en 1904 par Georges Legrain dans l’allée sud des processions du temple Amon-Rê de près de huit cents statues et de plusieurs milliers de figurines de bronze. Les pièces présentées ici sont datées entre quatre mille ans av. J.-C. pour la plus ancienne et les premiers temps de l’ère chrétienne pour la dernière. Ces ex-voto sont à l’effigie de personnages ayant joué un rôle important dans la cité : magistrats, grands prêtres, vizirs... L’incertitude plane encore sur la raison de cette cachette. Selon une première hypothèse, ce pourrait être un moyen de désencombrer le temple en offrant à ces objets une sépulture au sein du temple. La seconde, qui est celle de Jean-Claude Goyon, expliquerait l’existence de la cachette par les nombreux pillages subis par le temple. Les œuvres profanées auraient alors été retirées et mises dans un lieu « sacré ». En parfait état de conservation, les œuvres de cette exposition n’avaient à ce jour jamais été réunies hors d’Égypte.

VIF (38), maison Champollion, 45 rue Champollion, tél. 04 76 72 45 98, jusqu’au 5 mai ;

« Trésors d’Égypte, la cachette de Karnak », Grenoble (38), Musée dauphinois, 30 rue Maurice Gignoux, tél. 04 76 85 19 01, jusqu’au 3 janvier 2005.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°564 du 1 décembre 2004, avec le titre suivant : L’Égypte en Isère

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