Ventes aux enchères

Vous avez dit bizarre ? Comme c’est bizarre...

Par Armelle Malvoisin · L'ŒIL

Le 27 septembre 2007 - 342 mots

Bizarre, loufoque, insolite, incongrue et même morbide, la collection proposée aux enchères est tout simplement inclassable. En effet, le vendeur (anonyme) a accumulé tout un tas d’objets étranges, un peu dans l’esprit des surréalistes. 

On se souvient de la vente André Breton à Drouot en 2003 : sous la classification « arts populaires », avaient défilé quatre-vingt-cinq moules à gaufres, à hosties et oublies et des dizaines de bénitiers en faïence, quasiment tous emportés par le public. Parfois même à des prix incroyables.

Parmi les trois cent vingt lots chinés toute une vie durant par notre collectionneur cultivé, car expert en arts graphiques, on trouve des curiosités artisanales et de la vie domestique tel un ensemble de trente-deux cueille-fruits (est. 1 000 euros) manufacturés ou de fabrication maison. Mais aussi une réunion de quarante-neuf couteaux serpettes (est. 1 500 euros) ; des couteaux du XIXe en forme de jambes humaines (est. 300 euros) ; cinquante-six plantoirs ; des collections de pinces à linge, d’enseignes, de girouettes, de sifflets pour pigeons voyageurs, de toupies, de cocottes-minute de la première génération (avec manomètre), d’anti-monte-lait anciens...

Plus glauques sont les plâtres anatomiques et de médecine (de 100 à 500 euros pièces) ; un matériel complet d’embaumement du xixe comprenant une table, les divers accessoires, une carafe contenant cinq litres de fluide de conservation, des fioles pleines d’acide ou d’essences et une brochure du procédé Gannal (est. 3 000 euros) ; des plaques de cimetière ou encore un masque en réduction de la « Vierge du canal de l’Ourcq » (est. 300 euros), édition en biscuit de 1927 du portrait d’une jeune fille inconnue, noyée dans la Seine dans les années 1880 et qui, par sa beauté et son sourire, devint au cours du XXe siècle un véritable mythe visuel et littéraire.

Le plus insolite est à venir : la collection d’un cleptomane qui dérobait les poignées de chasse d’eau des toilettes des bistrots parisiens dans les années 1970 (est. 200 euros).

Collection d’un amateur : art populaire, art brut, art naïf, objets ludiques, insolites, vente le 23 octobre à Drouot, 9, rue Drouot, Paris IXe, maison de ventes Beaussant-Lefèvre, tel. 01 47 70 40 00, www.beaussant-lefevre.auction.fr

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°595 du 1 octobre 2007, avec le titre suivant : Vous avez dit bizarre”‰? Comme c’est bizarre...

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