Rubens

Le génie passionne toujours les chercheurs

Par Sophie Flouquet · L'ŒIL

Le 27 septembre 2007 - 402 mots

Les quelque cent vingt pièces réunies rivalisent en ampleur avec la grande rétrospective organisée en 2004 par le musée des Beaux-Arts de Lille. Pourtant, cette nouvelle exposition consacrée à Rubens (1577-1640) relève d’un propos bien différent. Détenteurs d’une cinquantaine de tableaux signés du maître flamand – œuvres autographes et tableaux d’atelier –, les Musées royaux des beaux-arts de Belgique ont souhaité proposer au public une étude très approfondie de cet ensemble.
La soixantaine d’œuvres consenties en prêt, dont des pièces majeures telles que l’esquisse de La Montée au Calvaire (musée universitaire de Berkeley), le monumental Paysage avec la Chasse d’Atalante (musée du Prado, Madrid), la Marie-Madeleine (musée des Beaux-Arts, Lille) ou le Portrait miniature de Gasparo de Guzman par Velázquez (Patrimonio Nacional d’Espagne) n’étant réunies que dans le but d’expliciter le contexte de création des tableaux détenus par le musée.
En 2003, l’établissement a initié en effet un programme de recherches d’une durée de quatre années destiné à documenter très précisément ces tableaux. Historiens d’art et scientifiques ont été mobilisés pour passer au crible les peintures en menant à la fois recherches historiques et matérielles (réflectographie infrarouge et étude statigraphique des couches picturales). Les résultats, souvent inédits, constituent la sève de cette exposition. Plusieurs tableaux ont par ailleurs fait l’objet d’une restauration, dont le monumental Couronnement de la Vierge, sur lequel les restaurateurs sont intervenus in situ, sous les yeux du public.
L’ensemble des peintures de Bruxelles est en effet d’une grande cohérence. Toutes ont été peintes entre 1614 et 1640, date de la mort de l’artiste. Cette période correspond à l’apogée de la carrière de Pierre Paul Rubens. À son retour d’Italie, le peintre s’installe à Anvers alors qu’il est au sommet de la gloire et croule littéralement sous les commandes. Il anime alors un atelier fourmillant et délègue les tâches. D’où une réelle difficulté pour dissocier les interventions du maître, devenu un véritable chef d’entreprise, de celles d’autres peintres collaborateurs ou de simples exécutants. Présentée dans les salles d’exposition permanente rafraîchies pour l’occasion – la dimension de certains tableaux empêche de les déplacer – l’exposition illustre avec brio les étapes de création des tableaux et permet d’appréhender le mode d’organisation de l’atelier. Et lève le voile sur certaines réalités de la création au XVIIe siècle !

« Rubens, l’atelier du génie », Musée royaux des beaux-arts de Belgique, rue du Musée 9, Bruxelles (Belgique) tél. 00 32 02 508 32 11, www.fine-arts-museum.be, jusqu’au 27 janvier 2008.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°595 du 1 octobre 2007, avec le titre suivant : Rubens

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