Cinq œuvres témoins de la diffusion de l’iconographie religieuse sur le sol asiatique

Par Bérénice Geoffroy-Schneiter · L'ŒIL

Le 27 septembre 2007 - 381 mots

 1 Torse de bouddha, mécénat de Suez, 2006.
Magnifiquement taillé dans le calcaire marmoréen aux tonalités ivoirines ou verdâtres propre à l’école d’Amarâvati, ce buste de bouddha fait figure de rescapé : dans cette région, nombre des sculptures figurant le Bienheureux ont été mutilées ou détruites. Bien qu’acéphale, cette impressionnante ronde-bosse est tout entière contenue dans ce plissé subtil, merveille de grâce et de sensualité.

2 Divinité féminine, donnée par S. E. et Mme John Gunther Dean, 2006.
C’est grâce à la générosité de l’ancien ambassadeur des États-Unis et de son épouse que le corps majestueux de cette hiératique déesse khmère (envoyé par l’école française d’Extrême-Orient au musée Guimet en 1936) a retrouvé sa tête après plusieurs siècles de séparation. Les deux fragments appartenaient au même sanctuaire, mais ont été découverts en des endroits fort éloignés l’un de l’autre. Par extraordinaire, les archéologues connaissaient l’existence de ces deux pièces et n’attendaient que leur providentiel rassemblement.

3 Roi-gardien ou musicien céleste, acquisition par le musée en 2004.
Jean-François Jarrige avoue lui-même une certaine tendresse pour cette statuette dont la coiffe en peau de lion traduit un lointain écho de la figure d’Alexandre le Grand jusque sur le sol de Corée. Héritier direct des génies représentés sur les fresques du Turkestan chinois ou dans les statuettes en terre cuite du Gandhara, ce petit bronze s’avère un jalon essentiel pour la diffusion de l’iconographie bouddhique.

4 Chameau et son chamelier, don Moët Hennessy-Louis Vuitton, 1999.
Autre source bénéfique d’enrichissement, le mécénat d’entreprise a permis de faire entrer dans les collections ce saisissant mingqi (statuette placée dans les tombes) représentant un chamelier juché sur sa monture. Emblématique de la route de la soie, le chameau de Bactriane (l’actuel Afghanistan) est ainsi représenté à travers le prisme de l’imaginaire chinois. Exceptionnel, ce chef-d’œuvre de l’époque Tang rejoint ainsi le magnifique exemple offert au musée par le collectionneur bruxellois Jacques Polain.

5 Chrysanthèmes blancs, Ogata Kôrin (1658-1716), acquisition en 2004 grâce à un mécénat Crédit Agricole.
Les grands noms de la peinture japonaise faisaient, il y a encore peu, cruellement défaut dans les collections du musée. Cette magnifique paire de paravents signée Ogata Kôrin illustre le sens de l’espace et la virtuosité de cet artiste de l’époque d’Edo. Symboles de l’automne, ces massifs de chrysanthèmes blancs semblent littéralement palpiter sous le souffle du vent.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°595 du 1 octobre 2007, avec le titre suivant : Cinq œuvres témoins de la diffusion de l’iconographie religieuse sur le sol asiatique

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