La mer qu’on voit danser...

L'ŒIL

Le 1 janvier 2005 - 371 mots

Lumière bleutée, projections vidéos et jeux de miroir plongent d’emblée le visiteur, accueilli par une figure de poupe de La Naïade, au cœur de cette exposition sur la mer. Dans une scénographie particulièrement soignée, le parcours s’ouvre sur une évocation historique de la connaissance de l’élément marin à l’aide de mappemondes, de manuscrits, de cartes et de plans, depuis le
Moyen Âge – enluminures représentant la création des océans, la séparation de la terre et de la mer – jusqu’au XXe siècle. À l’aide d’une solide documentation, l’exposition apporte des éléments de réponses aux grandes questions qui ont intéressé les scientifiques au cours des siècles : la mer a-t-elle un fond, quelles en sont les limites, comment s’expliquent le mouvement des vagues – on a longtemps pensé à la respiration d’un monstre tapi dans les eaux profondes... –, le phénomène des marées, les courants ? La seconde partie se penche sur les tempêtes, les naufrages, la peur des hommes face à ce qu’ils ne peuvent maîtriser. Les caprices des éléments ont nourri en tout temps l’imaginaire des artistes, depuis les manuscrits enluminés (La Noyade des Égyptiens dans la mer Rouge) jusqu’aux marines de Van Plattenberg ou Garneray, en passant par La Vague d’Hokusai ou les illustrations de Chagall pour La Tempête de Shakespeare, sans oublier le cinéma, représenté ici par des affiches et des extraits de films. La mer est aussi un élément de fascination, et la vie sous-marine a inspiré des représentations diverses, entre réalité – la pieuvre des Travailleurs de la mer de Victor Hugo, les illustrations pour Regarde... de Colette par Mathurin Méheut – et fiction, avec tout un bestiaire de monstres et autres créatures imaginaires. Fruit d’une étroite collaboration entre la Bibliothèque nationale de France et le pôle océanographie de Brest, cette exposition historique, scientifique et artistique devrait ravir tous les publics. En marge du parcours, un espace bibliothèque est aménagé, proposant à la consultation des ouvrages de toutes natures, catalogues, beaux livres, romans... Une belle idée pour prolonger la visite de l’exposition.

« La Mer, terreur et fascination », PARIS, Bibliothèque nationale de France, site François Mitterrand, quai François Mauriac, XIIIe, 13 octobre-16 janvier, cat. BNF/Seuil, 208 p., 250 ill., 50 euros, album 10 euros. L’exposition sera ensuite présentée au Quartz à Brest, 3 mai-13 juillet.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°565 du 1 janvier 2005, avec le titre suivant : La mer qu’on voit danser...

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