Photographie

Valérie Belin

Née en 1964 à Boulogne-Billancourt, vit et travaille à Paris

Par Manou Farine · L'ŒIL

Le 1 janvier 2005 - 238 mots

Cet automne, chaque salle du château d’Azay-le-Rideau était hantée, habitée par la photographie d’hommes et de femmes en costumes de la Renaissance foudroyant le visiteur d’un regard souligné par la luminescence du caisson qui les abritait. Qui sont-ils ? Ni mannequins du musée Grévin, ni acteurs de ces « sons et lumières » qui pullulent à la belle saison dans les châteaux de la vallée de la Loire, Henri II, Triboulet ou la dame de cour font partie des onze comédiens photographiés par Valérie Belin. Ce sont « des portraits de “personnages” – individus réels, mais dans la “peau” d’un personnage. Ces personnages auront un lien (fictionnel) avec l’histoire et le lieu (le château). L’idée est de réactiver une présence dans le lieu, sous la forme d’un “tableau” ou d’une image évoquant l’histoire, mais contemporaine dans la forme ». L’effet conduit presque à ressentir une véritable présence malgré l’absence de toute expression sur ces visages, de toute incarnation. Une qualité, habituellement soulignée par le travail d’orfèvrerie opéré par l’artiste sur les noirs et les blancs de ses tirages, est parfaitement transcrite pour cette première fois en couleur. Comme pour ses portraits acérés et précis de jeunes femmes blanches et noires, ou de mannequins de vitrine, Valérie Belin provoque un effet hyperréel qui objective le sujet, fait basculer les identités, se joue de la  représentation. Au visiteur de s’écrire son histoire qu’il ait reconnu ou non Léonard et Catherine de Médicis. (Cf. « Porrait d’artiste » p. 72-73.).

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°565 du 1 janvier 2005, avec le titre suivant : Valérie Belin

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