Art Paris : Sept ans de réflexion

Par Armelle Malvoisin · L'ŒIL

Le 1 avril 2005 - 535 mots

Art Paris se déroule désormais fin mars-début avril mais toujours au Carrousel du Louvre. Cette édition printanière fait la part belle à l’art moderne.

Quant Art Paris change de date, ça fait mouche. Sortir du calendrier automnal saturé était avant tout une question de pérennité pour ce salon d’art moderne et contemporain essayant de s’épanouir fin octobre dans l’ombre de la Fiac. Son déplacement vers des horizons printaniers moins encombrés lui a donné une grosse bouffée d’air et d’autres perspectives de développement. Loin des diktats de l’avant-garde qui régissent les foires d’art actuel les plus branchées, cette septième édition d’Art Paris sera aussi placée sous le signe de l’art moderne dont la représentation a été renforcée jusqu’à donner une autre tonalité au salon. Une ribambelle de galeries nouvelles ont été séduites par
le nouveau package. « La date est bonne, le lieu est excellent, bien centré au cœur de Paris. Pour cette foire qui tend à se spécialiser en art moderne, on va pouvoir montrer une programmation différente de ce que l’on fait à la Fiac », lance David Fleiss de la galerie 1900-2000. Il présentera notamment une quinzaine d’œuvres d’art brut dont une gouache sur papier de 1948 par Dubuffet représentant un Chamelier et deux chameaux et une quinzaine de pièces lettristes des années 1950 dont quelques-unes signées Isidore Isou et Gabriel Pomerand, les cofondateurs du mouvement. La galerie Lahumière, habituée des grandes foires internationales, qui a également pris un stand pour exposer ses classiques abstraits géométriques autour d’Herbin, Freundlich, Hélion, Vasarely à côté de pièces récentes signées Jean-Michel Gasquet, mise sur le récent « dynamisme du marché parisien ».

Différent de la Fiac
Patrick Bongers (cf. p. 13), directeur de galerie Louis Carré & Cie, fera découvrir les dernières œuvres du sculpteur Pol Bury, artiste belge qui fut d’abord influencé par les surréalistes de son pays comme Magritte et Delvaux avant d’en arriver à la sculpture vers 1953, sous l’influence de Calder. Spécialisée dans l’avant-garde allemande du début du XXe siècle et la Nouvelle Objectivité, la galerie Tendances marquera sa première participation avec des dessins des principaux représentants de ces mouvements : Max Beckmann, Otto Dix, George Grosz et Rudolf Schlichter. On restera dans le classique avec l’arrivée de l’enseigne parisienne Marwan Hoss venue avec une large sélection d’artistes de sa galerie parmi lesquels Victor Brauner, Eduardo Chillida, Alberto Giacometti, Achille Gorky, Hans Hartung, Jean Helion, Pierre Soulages et Zao Wou-Ki. Signalons aussi quelques one-man shows dont un panorama de l’œuvre de François Boisrond, artiste vedette de la Figuration libre des années 1980 chez Nathalie Gaillard ; un survol du travail constructiviste de l’artiste russe Paul Mansouroff, installé en France en 1929, à la galerie niçoise Sapone ; les travaux du photographe de mode des années 1960 Willy Rizzo à la galerie Obsis ou encore un stand consacré aux dernières œuvres de la série L’Arbre de la connaissance de Jean-Pierre Pincemin, peintre français issu du mouvement Support-Surface, chez la galerie new-yorkaise Denise Cadé. Enfin la galerie Arcturus, pour sa deuxième édition, présentera un ensemble de photographies du Huang Shan, les montagnes mythiques chinoises, par Marc Riboud.

Art Paris 2005, PARIS, Carrousel du Louvre, 99 rue de Rivoli, Ier, tél. 01 43 16 48 41, www.artparis.fr, du 31 mars au 3 avril.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°568 du 1 avril 2005, avec le titre suivant : Art Paris : Sept ans de réflexion

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