Apollinaire en première ligne

L'ŒIL

Le 1 mai 2005 - 265 mots

En un parcours très narratif, « Apollinaire au feu » évoque la vie du poète durant son engagement dans la Grande Guerre, en mettant particulièrement l’accent sur sa présence sur le front de Champagne entre avril 1915 et mars 1916. Objets personnels (livret militaire, demande d’engagement datée du 5 août 1914), témoignages, lettres, manuscrits, œuvres de ses amis artistes – Picasso, Derain, Léger avec une illustration pour J’ai tué de Blaise Cendrars –, ce sont plus de cent quarante pièces qui composent cette exposition historique, littéraire et artistique. Par l’idée de feu, Laurence Campa – commissaire de l’exposition – entend un triple sens : le feu de la guerre, celui de l’inspiration poétique, celui de la passion avec Lou (rencontrée en 1914) puis Madeleine (en 1915). Émouvante et documentée, l’exposition rassemble des pièces peu montrées, notamment des calligrammes originaux coloriés, le casque que le poète portait lorsqu’il a reçu un éclat d’obus en 1916 ainsi que les pages tachées de sang du Mercure de France qu’il était alors en train de lire. Le 9 novembre 1918, deux jours avant l’armistice, il est terrassé par la grippe espagnole. Il meurt entouré de sa femme, de Picasso, de Max Jacob et de Jean Cocteau. Une lettre de Cocteau à Salmon annonçant la mort du poète clôt cette exposition qui mêle subtilement la grande Histoire à celle intime, amoureuse et littéraire, d’Apollinaire.

« Apollinaire au feu », PÉRONNE (80), historial de la Grande Guerre, château de Péronne, tél. 03 22 83 14 18, 25 février-12 juin, cat. RMN/historial de la Grande Guerre. 80 p., 19 euros. À lire : Lettres à Madeleine. Tendre comme le souvenir, Gallimard, 470 p., 22,50 euros.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°569 du 1 mai 2005, avec le titre suivant : Apollinaire en première ligne

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