Stéphane Calais s’installe

Par Bénédicte Ramade · L'ŒIL

Le 1 mai 2005 - 251 mots

Pas moins de cinq mois à habiter le cadre historique de l’abbaye de Maubuisson, ancienne abbaye cistercienne de femmes fondée par Blanche de Castille au XIIIe siècle. De l’ensemble initial subsiste un nombre de salles assez conséquent de 1 340 m2 et on peut faire confiance à Stéphane Calais pour les envahir en laissant l’impression au visiteur de parcourir une exposition collective et non monographique, tant ses styles et ses moyens d’expression sont éclectiques. D’un ring moelleux de velours rouge agrémenté de coussins en soie sauvage à des sculptures de lions tatoués d’oiseaux exotiques, d’un grand tirage photographique de sa mère le jour de son mariage à une multitude de jardins flottants, l’univers graphique et décomplexé de Calais fuse, enivre. Polymorphe, il se risque au contre-emploi, à la collision ; baroque, pop, kitsch, design, bd, chaque courant ou domaine insuffle sa folie aux installations, aux jardins (sa première incursion dans ce domaine) et bien sûr à la pratique du dessin, colonne vertébrale de son art. Cet ensemble cultivé sans être prétentieux se frotte à la rigueur et à la discipline cisterciennes, mariage explosif mais bienheureux, ébouriffant le sérieux patrimonial qui nimbe habituellement les lieux. Le titre traduit cette générosité : « Les jardins sont pour le peuple ! » Avec l’art de Calais en sus, le cadeau devient une escale somptueuse.

« Gardens are for people ! (and art for us ?) », Stéphane Calais (avec la participation de Marie-Anne Hervoche), SAINT-OUEN-L’AUMÔNE (95), abbaye de Maubuisson, rue Richard de Tour, tél. 01 34 64 36 10, jusqu’au 5 septembre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°569 du 1 mai 2005, avec le titre suivant : Stéphane Calais s’installe

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