Ruedi Baur, le langage des signes

L'ŒIL

Le 1 mai 2005 - 482 mots

Des formes simples et des couleurs vives, un langage ludique et immédiatement identifiable, telles sont les préoccupations du designer Ruedi Baur en matière de signalétique. C’est à lui – et son équipe – que l’on doit notamment celle du Centre Pompidou, en parfaite adéquation avec le lieu. Esthétique, pratique, efficace, un modèle du genre.
Né en 1956 à Paris, Ruedi Baur fonde en 1989 Intégral concept, un réseau pluridisciplinaire composé de cinq structures partenaires, touchant au design dans ses différents champs d’application : le graphisme, l’architecture, la scénographie, l’édition... Les Ateliers Intégral Ruedi Baur et associés naissent la même année à Paris et en 1992 à Zurich, développant des projets d’envergure en matière de communication visuelle pour des lieux ou des institutions publiques (identité, information, signalétique, design pour des expos ou des projets urbains).
Enseignant en design, créateur en 1999 à Leipzig de l’Institut de design interdisciplinaire, Ruedi Baur est membre de l’Alliance graphique internationale (AGI) depuis 1992. Président de l’AGI France depuis 2003, il est nommé en 2004 responsable de l’Institut de recherche de design contextuel à la Hochschule für Kunst de Zurich. Le curriculum vitae de l’homme est impressionnant, les réalisations et les projets de son agence ne le sont pas moins. La liste – non exhaustive, on se limitera aux travaux les plus récents – est éloquente : le Centre Pompidou donc, mais aussi la signalétique de la Cité internationale de Lyon (de Renzo Piano), celle de la Cité internationale universitaire de Paris – une nouvelle signalétique a été inaugurée en novembre dernier, jouant sur une typographie qui évoque
la pluralité des cultures et des langues –, celle du pôle universitaire européen de Strasbourg (octobre 2004).
Entre graphisme et architecture, Ruedi Baur définit la signalétique comme un langage visuel qui contribue à l’appropriation du lieu par le visiteur, « représente et reflète l’espace et met en scène son usage ». Caractères typographiques, pictogrammes, mobilier doivent être au service de la meilleure compréhension de l’espace possible, avec un équilibre à trouver entre les préoccupations esthétiques et la transmission des informations. Ruedi Baur considère le graphiste comme un « metteur en scène
du lieu », au même titre que les architectes ou les urbanistes qui ont conçu celui-ci.
Les Ateliers Intégral Ruedi Baur et associés ont plusieurs projets sur le feu, en France comme à l’étranger. À Paris, l’agence s’est vu confier l’identité visuelle et la signalétique de la future Cinémathèque française dans le bâtiment construit par Frank O. Gehry à Bercy, dont l’inauguration est prévue en septembre 2005. Un projet encore secret, qui serait basé sur des projections de lumières et
des mises en scène novatrices.
Le designer et son bureau de Zurich s’attelleront aussi dès le mois de juin – en collaboration avec l’architecte canadien Jean Baudoin –, à la conception de la signalétique du quartier des spectacles au centre de Montréal, qui regroupe quelque vingt-huit espaces culturels.

www.integral.ruedi-baur.com. Ouvrages récents (2004) : Identité de lieux, Pyramid ; Odeurs de ville, Lars Müller ; La Cité internationale universitaire de Paris, Jean-Michel Place.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°569 du 1 mai 2005, avec le titre suivant : Ruedi Baur, le langage des signes

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