Culture pub

L'ŒIL

Le 1 juin 2005 - 402 mots

Spots télévisés, affiches et emballages de produits retracent au musée de la Publicité l’histoire récente de
la pub en France, des années 1970 à aujourd’hui. Une exposition plaisante, mais un peu trop sage.

Attirer, séduire, convaincre : si les mots d’ordre de la publicité restent les mêmes, force est de constater que l’histoire de celle-ci a connu de profondes mutations à partir des années 1970. En cent cinquante pièces puisées dans ses propres collections, le musée de la Publicité dresse un panorama du paysage publicitaire de ces trente-cinq dernières années, terminant ainsi une saga en quatre expositions, initiée en 2002. Avec l’apparition de nouveaux médias et une omniprésence de l’image dans notre quotidien, l’évolution la plus emblématique de ces dernières années est peut-être celle du packaging, devenu un média à part entière. La première salle évoque cette question à travers trois exemples significatifs, la lessive, les boissons, les parfums. Les années 1970 et 1980 voient naître de grands groupes de communication autour de personnalités comme Jacques Séguéla, Philippe Michel ou Jean-Marie Dru. De grandes campagnes d’affichages ont donné lieu à de vifs débats. On se souvient de Myriam, qui promettait d’enlever le haut, puis le bas, dans une autopromotion pour le groupe Avenir dans les années 1980, « l’afficheur qui tient ses promesses ». Plus récemment, les campagnes Benetton ont soulevé de vives polémiques. Depuis le début de sa courte histoire, la publicité a toujours été liée à l’art, à la photographie, au cinéma. Certains affichistes, comme Savignac ou Villemot – Perrier, Orangina, Air France… –, étaient d’abord des artistes, dessinateurs ou peintres. Puis l’art de l’affiche est devenu celui des photographes. Guy Bourdin, Helmut Newton, Jean-Baptiste Mondino, Nan Goldin ont tous travaillé pour la publicité, contribuant à faire descendre l’art dans la rue. Aujourd’hui, de grands réalisateurs de cinéma – Chabrol, Chatiliez, Kassovitz… – sont fréquemment sollicités. Il est question de tout cela dans cette exposition riche, mais très linéaire. Un tel sujet aurait mérité une scénographie plus vivante, visuelle et créative. Malgré le plaisir que l’on éprouve à revoir tel ou tel spot, à redécouvrir telle ou telle image appartenant à notre mémoire collective, on s’y ennuie un peu.

« Tout est pub, 1970-2005 », PARIS, musée de la Publicité, 107 rue de Rivoli, Ier, tél. 01 44 55 57 50, 20 avril-23 octobre. À lire : 150 ans de publicité, musée de la Pub/Vilo, 144 p., 35 euros et l’ouvrage Villemot, l’affiche de A à Z, Hoëbeke, 125 p., 25,5 euros.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°570 du 1 juin 2005, avec le titre suivant : Culture pub

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