Archéologie

Les mondes engloutis

Par L'Œil · L'ŒIL

Le 1 juillet 2005 - 402 mots

En plus de cinq cent cinquante objets exhumés d’une quarantaine d’épaves depuis un demi-siècle, l’exposition du port-musée de Douarnenez fait le point sur les recherches archéologiques sous-marines en Atlantique.

En alliant la rigueur scientifique et historique à la présentation de pièces pour la plupart inédites, « La mer pour mémoire » est un projet d’envergure qui devrait faire date. Cette exposition itinérante – pendant quatre ans, elle sera présentée dans huit villes – offre la première synthèse sur les recherches sous-marines menées dans le Grand Ouest depuis près de cinquante ans.
Entre les drames qu’il engendre et la fascination qu’il exerce, le naufrage est de tout temps un thème qui stimule l’imagination des explorateurs, des chercheurs, mais aussi des inventeurs, des artistes et des écrivains. Ici, l’approche est d’abord scientifique. Ces objets engloutis, exhumés de navires en Atlantique, sont des témoignages historiques venant documenter tant l’histoire maritime que l’histoire de l’archéologie sous-marine, plus précisément développée dans la seconde partie d’un parcours scandé en six sections.
Celles-ci évoquent tour à tour la naissance du commerce maritime et les échanges économiques qui en découlent, mais aussi la construction des navires, leur spécialisation, la sculpture et l’ornementation navales qui jouent un rôle fondamental, la vie et les activités à bord, enfin le travail des archéologues et l’évolution des techniques de fouilles.
Le nombre et la diversité des pièces rassemblées permettent de rendre compte des principaux sites archéologiques – près de deux cents – explorés le long des côtes françaises, de la Gironde à la Seine maritime. Pour la première escale de son périple, l’exposition se déploie à Douarnenez sur 400 m2 en dévoilant plus de cinq cent cinquante pièces. Si certains objets ont une valeur artistique indéniable (faïence polychrome, sculptures…), beaucoup comptent davantage pour leur rareté – un octant en bois, laiton, verre et ivoire, parfaitement conservé ; un crucifix du XVIIIe siècle, la découverte d’objets religieux étant peu fréquente – ou leur simple valeur d’usage (astrolabes, compas, renard de navigation, ensemble de vaisselle provenant des épaves de la bataille de la Hougue à la fin du XVIIe siècle et de la Natière au XVIIIe siècle). Tous apportent un indice documentaire et un témoignage émouvant à cette évocation vivante et instructive des découvertes sous-marines.

« La mer pour mémoire », DOUARNENEZ (29), port-musée, place de l’Enfer, tél. 02 98 92 65 20, www.port-musee.org, 28 mai-2 octobre, cat. Somogy/Association Buhez Rennes, 340 p., 370 ill. L’exposition sera ensuite présentée jusqu’en 2009 à Saint-Brieuc, Saint-Malo, Rennes, Nantes...

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°571 du 1 juillet 2005, avec le titre suivant : Les mondes engloutis

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