Tunga, de l’intelligible au sensible

Par Roxana Azimi · L'ŒIL

Le 1 octobre 2005 - 253 mots

Architecte de formation, nourri de références littéraires et psychanalytiques, adepte aussi bien d’installation, de poésie que de performance, Tunga relève de la génération d’artistes brésiliens élevés au lait de l’art conceptuel.

Tout comme son mentor, Helio Oiticica, il s’interroge sur la dialectique entre réflexion et sensation et vise les limites d’un art total. Mais Tunga se dégage d’Oiticica par son goût du baroque, une luxuriance visible dans ses sculptures tentaculaires. Dieu vivant dans son pays, Tunga a été introduit auprès du public français avec sa prestation à la Biennale de Lyon en 2000, suivie d’une exposition à la Galerie nationale du Jeu de Paume l’année suivante.

La gigantesque installation Affinités électives, présentée à la galerie Templon, se compose de formes organiques en aluminium, d’outils géants en fer galvanisé et de bâches. Selon sa propre formulation, cette œuvre polysémique cherche « l’équilibre ténu entre trois paradigmes en une structure unique, liant ses diverses significations en un tout discret et synthétique : la force de dents qui poussent, de façon obstinée jusqu’à se mouler dans les gencives, la gestation de la sculpture dont le moule est soit plein, soit vide, les symboles d’un corps qui se construisent dans un corps fait pour l’esprit. » Chez Tunga, la sculpture est en constante métamorphose, ses différentes composantes communiquant entre elles sous le régime de l’expansion. À sa façon, l’œuvre de Tunga réconcilie la fausse dualité entre monde intelligible et monde sensible.

« Tunga », PARIS, galerie Templon, 30 rue Beaubourg, IIIe, tél. 01 42 72 14 10, jusqu’au 22 octobre.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°573 du 1 octobre 2005, avec le titre suivant : Tunga, de l’intelligible au sensible

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