Du collage aux créations monumentales, la rigueur et l’harmonie des formes

L'ŒIL

Le 1 décembre 2005 - 248 mots

Si les préoccupations de Braque et de Laurens sont proches en matière de sujets et de recherches formelles, leur grande différence réside dans leurs champs d’application, la peinture pour l’un, la sculpture pour l’autre. Lorsque l’on regarde leurs collages et compositions cubistes des années 1914-1918, on s’aperçoit que la précision dans la construction qui caractérise Laurens relève déjà d’un travail de sculpteur. Son dessin, ses compositions sont pensées en trois dimensions. Ces œuvres-là trouvent leur plus belle matérialisation dans ses constructions (1917-1918). Par le biais de la terre cuite, de la pierre ou du bronze, Laurens ne cesse d’innover. Ce qui ne l’empêche pas d’avoir une phase étonnamment classique, dans les années 1920, avec des figurines rappelant les tanagras et des sculptures taillées dans le bloc. Cette période marque le retour exclusif de Laurens à la figure féminine.

De fines métamorphoses
Une galerie montre une série de figures en bronze des années 1930, d’un grand raffinement. Ces femmes métamorphosées par Laurens subissent des déformations gracieuses (Le Drapeau, 1939), qui trouvent un écho dans les œuvres à caractère surréaliste de Braque comme sa Grande Nature morte brune (1932) qui n’est pas sans évoquer Miró. On retrouve chez Braque comme chez Laurens l’idée du dédoublement de la figure – Duo (1937) et la sculpture Deux Ondines (1933) – et un goût pour le monumental, notamment dans les années 1940 avec la Baigneuse et l’émouvant Adieu (1941) de Laurens, un Guéridon rouge très matissien ou un Billard peu connu de Braque.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°575 du 1 décembre 2005, avec le titre suivant : Du collage aux créations monumentales, la rigueur et l’harmonie des formes

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