Éric Touchaleaume, les multiples vies d’un galeriste éternellement jeune

Pour l’instant, cet antiquaire « monomaniaque » de Jean Prouvé et Le Corbusier défend leur mobilier, avec un faible pour les grands volumes. Il expose par exemple des placards réalisés par Prouvé pour Air France et dégotés à Brazzaville lors d’un voyage de deux ans en Afrique qui lui permit de retrouver les trois prototypes de maisons tropicales de l’architecte.

Ce globe-trotter avait déjà été le premier marchand à se rendre à Chandigarh et au palais des Filateurs conçus par Le Corbusier en Inde. Éric Touchaleaume a finalement toujours apprécié les grands formats. En témoignent ses débuts à l’âge de 18 ans, où il se spécialise dans les comptoirs de bistrots et les décors de brasserie qu’il déballe aux Puces. De là, il se focalise sur d’imposants tableaux symbolistes ou orientalistes puis sur la peinture et la sculpture modernes, avant de découvrir Jean Prouvé en 1984.

Il aurait aussi voulu être archéologue ou conservateur de musée car il aime fouiller, découvrir, documenter puis expliquer. Se sentant investi d’une mission de sauvegarde du patrimoine, il prévoit d’installer et d’ouvrir à la visite une maison tropicale de Prouvé dans le Sud de la France. Rendant hommage à ce qu’il admire le plus chez lui : « Son côté surdimensionné, pas toujours rationnel, trop solide, presque trop beau ! »