Marie-Antoinette, reine du raffinement

L'ŒIL

Le 1 janvier 2006 - 384 mots

Quel lieu, mieux que l’hôtel de Lalande, modèle de l’art français du XVIIIe siècle où siège le musée des Arts décoratifs de Bordeaux, pouvait accueillir une exposition consacrée à Marie-Antoinette ? Pour célébrer à la fois le 250e anniversaire de la naissance de la reine et les 50 ans du musée, celui-ci s’est associé au château de Versailles pour proposer une exposition autour de la personnalité de Marie-Antoinette (1755-1793) et de ses goûts artistiques raffinés.
Sous la houlette de Bernadette de Boysson et Xavier Salmon, cette présentation réunit 80 œuvres exceptionnellement prêtées par Versailles, peintures, sculptures, meubles et objets d’art. Le musée des Arts décoratifs conserve quant à lui nombre de souvenirs liés à la branche aînée des Bourbons, à la figure de Madame Royale, fille de la reine, et au duc de Bordeaux, futur comte de Chambord.
L’exposition propose une approche intime de Marie-Antoinette, en présentant certains de ses objets personnels, coffre, écritoire de voyage, un bel ensemble de boîtes en laque du Japon…
Les lieux de prédilection de la reine, le hameau et le Petit Trianon, ainsi que les soirées fastueuses qu’elle se plaît à donner, sont illustrés par des tableaux de Moreau le Jeune (L’Opéra royal de Versailles, le soir du 17 mai 1770), Claude-Louis Châtelet (Illumination du belvédère et du rocher du Petit Trianon en 1781) et des dessins au trait vif de John-Claude Nattes.
Marie-Antoinette s’entoure des meilleurs artisans et des plus grands artistes de son temps. Cinq portraits d’Élisabeth Vigée-Lebrun montrant la reine à Versailles, aux côtés d’amis et de membres de sa famille et qui n’avaient encore jamais été présentés ensemble, constituent l’un des points forts de cette exposition.
Mais c’est assurément en matière d’arts décoratifs que le goût de Marie-Antoinette a le plus marqué la France et l’Europe. Sont présentés plusieurs services commandés à la manufacture de Sèvres. L’influence de Versailles sur le développement des arts décoratifs à la fin du XVIIIe siècle est également remarquable dans le domaine de l’ébénisterie. Des pièces de mobilier dues à Schwerdfeger, Riesener, Boulard, Jacob, Delaporte, Foliot attestent que la reine se passionne pour la décoration, avec le désir constant d’allier le confort à l’élégance.

« Marie-Antoinette à Versailles, le goût d’une reine », musée des Arts décoratifs, 39 rue Bouffard, Bordeaux (33), tél. 05 56 00 72 53, jusqu’au 30 janvier, cat. Somogy, 208 p., 35 €.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°576 du 1 janvier 2006, avec le titre suivant : Marie-Antoinette, reine du raffinement

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque