Les hybridations de Fabrice Hyber

Par Roxana Azimi · L'ŒIL

Le 1 février 2006 - 309 mots

La galerie Jérôme de Noirmont propose un coup de projecteur sur Fabrice Hyber, l’un des artistes français les plus talentueux de sa génération. Le grand public connaît Hyber pour ses interventions à grande échelle, comme l’illumination en vert de l’Arc de triomphe en 2000. Récemment, il avait inauguré au parc de la Villette l’Artère-le jardin des dessins, parterre de céramiques en forme de ruban rouge dénoué en hommage aux victimes du sida.
D’autres se souviennent de son célèbre ballon carré. Une pièce qui s’intègre dans son répertoire de POFs (prototype d’objet en fonctionnement) dont le principe est de modifier la pratique que l’on peut avoir avec des objets familiers. Aimant le principe de l’échange, l’artiste avait aussi collaboré en 2005 à la chorégraphie d’Angelin Preljocaj pour les Quatre saisons. Plus que de chorégraphie, mieux vaut parler de chaos-graphie, tant les POFs animés par Hyber jouaient sur l’intrusion et le parasitage.
L’éclairage proposé par Jérôme de Noirmont est d’autant plus circonstancié qu’Hyber n’a pas joui d’une visibilité suffisante après avoir représenté la France à la Biennale de Venise en 1997. Laboratoire d’idées en bouillonnement permanent, l’artiste a souvent été identifié à un entrepreneur plutôt qu’à un plasticien. Pour remettre les pendules à l’heure, l’exposition baptisée « Pétrole » présente un ensemble de tableaux et de dessins.
On retrouve aussi une peinture homéopathique, synthèse de son cheminement mental composée d’écriture, dessins et photographies figées sous une couche de résine. « Les tableaux étaient autrefois des études pour des projets. Depuis un an, on arrive à une vraie peinture, plus violente », indique Jérôme de Noirmont. Le thème du pétrole n’est d’ailleurs pas anodin chez un artiste qui s’intéresse aux jeux d’influences et de pouvoir, mieux aux questions d’hybridation. Hybridation ou Hyberdisation ? Allez savoir !

« Fabrice Hyber, Pétrole », galerie Jérôme de Noirmont, 38 avenue Matignon, Paris VIIIe, tél. 01 42 89 89 00, jusqu’au 10 mars.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°577 du 1 février 2006, avec le titre suivant : Les hybridations de Fabrice Hyber

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