Théo Van Rysselberghe

Néo-impressionniste chaleureux

Par Marie Maertens · L'ŒIL

Le 1 mars 2006 - 361 mots

Deux rendez-vous ont déterminé la carrière du Belge Théo Van Rysselberghe : celui avec le Maroc, puis la découverte de Seurat et Signac, plus décisive encore. Des rencontres dont résulte cette grande exposition rétrospective où sont présentées plus de 180 peintures, œuvres sur papier ou estampes. Un effort d’autant plus salutaire que la dernière manifestation dédiée à l’artiste à Bruxelles remonte à 1927. D’autant que l’artiste est classé par ses compatriotes à l’égal de Ensor, Khnopff, Delvaux ou Magritte !
De cet ensemble, on retient surtout l’étude de la lumière qui le passionne dès l’âge de 20 ans, que ce soit au Maroc, où il la reproduit chaude et sans nuances, ou au bord de la mer du Nord, dont il décrit les infinis changements.
En 1883, à 21 ans, il participe à la création du Groupe des XX, formé de peintres et sculpteurs qui s’opposent à l’académisme belge et organisent une exposition annuelle où ils convient 20 artistes. Les premiers invités ne sont pas moins que Monet et Renoir puis Seurat, qui provoque un véritable choc par sa nouvelle technique néo-impressionniste.
Van Rysselberghe se met alors aussi à décomposer la lumière, puis retourne au Maroc où il expérimente ses premiers essais pointillistes et élabore des paysages « tachistes ». Il se révèle ainsi un artiste atypique, s’étant inspiré de la technique de Seurat, mais aussi de Signac, qu’il acclimate aux accords tranquilles et sereins de l’Afrique du Nord.
Une fois sa facture affirmée, elle est déclinée dans de nombreux paysages, plus réalistes et moins statiques que ceux de ses amis français. Il excelle également dans le portrait comme celui de son complice, le poète Emile Verhaeren, qui l’introduit dans le milieu littéraire. Il fera ainsi les portraits de Roger Martin du Gard et d’André Gide. Ses personnages se révèlent moins hiératiques et plus familiers que ceux des autres membres de ce courant. Van Rysselberghe les place dans des jardins ou des intérieurs garnis de fleurs et de tissus chatoyants, le tout baigné d’une atmosphère caressante. Du néo-impressionnisme chaleureux !

« Théo Van Rysselberghe », Palais des beaux-arts, rue Ravenstein 23, Bruxelles, tél. 32 (0)2 507 84 30, www.bozar.be, jusqu’au 21 mai.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°578 du 1 mars 2006, avec le titre suivant : Théo Van Rysselberghe

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