Un bon choix ?

Peinture naïve

Par Armelle Malvoisin · L'ŒIL

Le 1 avril 2006 - 485 mots

L’art naïf intéresse les amateurs d’art moderne qui intègrent ces artistes dans leur collection mais aussi les nouveaux acheteurs qui, avec des moyens modestes, peuvent débuter une collection.

La première fois que le terme de « naïf » a été employé, c’était pour qualifier les œuvres d’Henri Rousseau (lire pages 14 à 23). Cet ancien employé à l’octroi (d’où il tire son surnom de Douanier) expose avec éclat au Salon des artistes indépendants en 1885, et s’attire les faveurs de l’avant-garde artistique.
Son art connaît aujourd’hui un engouement planétaire qui fait virevolter les enchères jusqu’à plusieurs centaines de milliers d’euros. Mais c’est bien le seul. Si quelques autres artistes dit « naïfs » ont connu la notoriété, le prix de leurs œuvres excède rarement cinquante mille euros.

Des toiles à partir de 300 euros
L’art naïf n’est pas à proprement parler un mouvement. Sous cette terminologie sont regroupés de nombreux artistes autodidactes issus de milieux modestes (souvent ouvriers ou paysans). Nés à la fin du XIXe ou dans la première moitié du xxe siècle, ils ne se connaissent généralement pas entre eux.
Leurs œuvres, qui reflètent leur sensibilité propre, ont en commun un choix de couleurs gaies, un aplatissement de la perspective et une certaine maladresse dans le dessin qui leur confère un air ingénu et que les détracteurs de cette peinture assimilent à une production enfantine. Mais ce trait plus instinctif que gauche donne du caractère et un réel impact à leur peinture.
En 1928, est organisée la première exposition d’art naïf en France. Une initiative du collectionneur et marchand Wilhelm Uhde qui réunit des tableaux du Douanier Rousseau, d’André Bauchant (successivement valet de ferme, cantonnier, lutteur de foire, terrassier et manutentionnaire), du postier Louis Vivin et de sa propre femme de ménage Séraphine de Senlis qui vouait une passion incommensurable pour les fleurs. Ce sont à présent les artistes les plus recherchés avec quelques autres comme Jules Lefranc, René Rimbert ou Gertrude O’Brady.
 On peut trouver une toile extraordinaire d’un artiste peu connu mais référencé à partir de trois cents euros. Le critère de choix le plus important est certainement le sujet : frais mais pas trop primaire. On aime les paysages fournis, les scènes avec des animaux ou des personnages qui évoquent une ambiance.

Les galeries/les maisons de ventes

SVV Tajan, 37, rue des Mathurins, Paris VIIIe, tél. 01 53 30 30 30, www.tajan.com Seule maison de ventes à organiser des ventes spécialisées d’art naïf, deux fois par an. Une section entière est consacrée à l’art naïf dans la prochaine vente le 30 mars 2006. Galerie Gilgamesh, 9, rue de Verneuil, Paris VIIe, tél. 01 42 61 37 66. Marchand parisien passionné par les Étrusques, Daniel Lebeurrier est aussi expert en ventes publiques. Yann Le Pichon, tél. 01 45 07 16 50. Légataire universel du Douanier Rousseau, il est son référent. Pour authentifier un tableau de cet artiste, il faut passer par lui !

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°579 du 1 avril 2006, avec le titre suivant : Peinture naïve

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