Art contemporain

Manolo Valdés, regard sur l'histoire

Par Sophie Flouquet · L'ŒIL

Le 1 avril 2006 - 355 mots

Les Parisiens ont pu découvrir, dans les allées du jardin du Palais-Royal en mai dernier, Les Ménines, imposantes sculptures en bronze de l’artiste espagnol Manolo Valdés (né en 1942 à Valence, Espagne), une étonnante suite de vingt et une filles d’honneur ibériques aux larges robes à panier.

Ces sculptures monumentales stylisées, hommage non dissimulé aux figures féminines du célèbre tableau de Velasquez, conservé au musée du Prado (Madrid), illustraient déjà sans ambiguïté le dialogue entretenu par Valdés avec les grands maîtres de la peinture.

C’est à Saint-Paul-de-Vence, sous le soleil du Midi, qu’il faut désormais poursuivre cette exploration de l’œuvre de celui qui fut l’un des principaux protagonistes du pop art espagnol des années 1960. Déjà, au sein du groupe Equipo Cronica – animé avec Joan A. Toledo et Rafael Solbes, farouches contempteurs du franquisme – Manolo Valdés commençait à puiser ses références dans le grand répertoire de l’histoire de l’art.

Dès 1981, alors qu’il prenait une voie autonome, Ribera, Velasquez et Goya, pour les hispaniques, mais aussi Van Eyck, Masaccio, Bonnard ou les expressionnistes allemands devenaient ses inspirateurs. Non pour les pasticher, mais pour extraire certains de leurs motifs et les immerger au sein de son propre univers.

À la fois peintre et sculpteur, Valdés montre son goût pour le travail des textures. Ses peintures révèlent ainsi la rugosité de la toile ou l’épaisseur de la couche picturale. Elles conservent un côté tactile. Quant à ses sculptures, plus rarement exposées, elles rassemblent les matériaux les plus divers, qu’ils soient nobles, comme le bronze, ou moins classiques, comme les racines d’arbre rivetées.

Présent dans les collections publiques ou privées importantes, Valdés fait tardivement l’objet d’une première rétrospective croisant son œuvre sculptée et peinte. Près de soixante-dix pièces, produites au cours de ces vingt dernières années, ont ainsi été réunies par Kosme de Baranano, ancien directeur de l’IVAM de Valence et grand spécialiste du travail de l’Espagnol.

Et de nouveau la fondation Maeght démontre, s’il le fallait encore, la qualité de son engagement en faveur des figures de l’art vivant.

« Manolo Valdés », fondation Maeght, Saint-Paul-de-Vence (06), tél.”ˆ04 93 32 81 63, jusqu’au 11 juin.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°579 du 1 avril 2006, avec le titre suivant : Manolo Valdés

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