Mobilier, peinture... tous les goûts sont au Pavillon

Par Marie Maertens · L'ŒIL

Le 1 avril 2006 - 541 mots

Le Pavillon des antiquaires joue le choc des cultures. Tableaux du XIXe siècle, meubles contemporains, photographies et masques tribaux cohabitent sans faire aucun compromis sur la qualité.

Parmi les fleurons du mobilier, fort présent au Pavillon, on peut admirer chez Jacques Lacoste une table basse de Jean Royère, caractéristique du style fluide et organique des années cinquante et spectaculaire par sa taille de deux mètres de long.
De cette période d’après-guerre, la galerie Le Studio fête les designers italiens parmi lesquels Ignazio Gardella, ingénieur et architecte nourri pour sa part à l’école rationaliste.
On retrouve ces lignes rigoureuses chez Olivier Watelet qui présente une paire de guéridons de Jacques Quinet, en acier et verre, dont la difficulté de réalisation fut d’assembler les plaques sans soudure. L’antiquaire rappelle que l’acier a toujours été un matériau coûteux et noble, réservé au xixe siècle aux familles impériales.

Kammerer, Signac, Cartier Bresson… un musée idéal  !
Également luxueux mais cette fois-ci garni d’acajou, un ensemble de fauteuils et canapé de Marcel Kammerer se donne à voir à la galerie Saint-Jacques. Élève de l’architecte Otto Wagner, le Viennois orna ce mobilier à l’aide de délicats clous en laiton en forme d’anémones. Une référence végétale que l’on retrouve dans le vase ovoïde à motifs floraux de Max Läuger, maître de l’émaillage et des formes japonisantes, proposé par la galerie Charvet-Mouradian.
Pour le public amateur de tableaux ou de dessins, la galerie Dreyfus expose une œuvre impressionniste de Signac : Saint-Briac. D’une fenêtre, dont la dernière exposition publique remonte à 1886.
Vincent Lecuyer dévoile quant à lui un dessin des années trente de Pougheon. Le Cheval libre est une synthèse entre un cubisme perceptible dans les masses denses et géométriques du cheval, et un certain néo-classicisme évoqué par les canons ingresques de la jeune fille.
Toujours de cette décennie, on peut contempler chez Sophie Scheidecker, parmi un large panel des œuvres de Julio González une Main couchée. Seul galeriste spécialisé en photographie, Laurent Herschtritt a choisi cette année de mettre en lumière le thème de l’enfance à travers les clichés humanistes de Sabine Weiss, Robert Doisneau, Willy Ronis, Henri Cartier-Bresson ou Édouard Boubat.
Les créations en verre toujours étonnantes de la galerie Scremini ne dérogent pas à la règle de l’originalité avec celles du jeune Julius Weiland, qui emploie des milliers de tubes de verre assemblés par fusion. Exotique, la galerie Flak propose un masque Yahouré figurant un visage idéalisé d’ancêtre qui était arboré lors des cérémonies de culte, tandis que la galerie Jacques Barrère présente une exposition thématique sur la statuaire funéraire chinoise.
Datant de l’époque des royaumes combattants (600 à -200 av. J.-C.), ces statuettes en bois ont sauvé la vie à de nombreux domestiques, esclaves ou concubines qui étaient auparavant tout simplement sacrifiés à la mort de leur maître pour le suivre au royaume de l’au-delà !

Parcours

Stéphane Custot (à gauche) et Patrick Perrin (à droite) sont les organisateurs/ fondateurs du Pavillon des antiquaires, dont la première édition s’est tenue en 1997. Patrick Perrin est un galeriste spécialiste du mobilier et objets d’art du XVIIIe siècle, ainsi que du dessin. Stéphane Custot, associé de la galerie Hopkins-Custot, est quant à lui un amateur d’art moderne et contemporain. Tous les deux sont membres du Syndicat national des antiquaires.

Autour du Pavillon

Informations pratiques La xe édition du Pavillon des antiquaires et des Beaux-Arts est organisée par la Société d’organisation culturelle et rassemble quatre-vingt dix antiquaires français et étrangers, toutes spécialités confondues. Elle se tient du 25 mars au 2 avril 2006, tous les jours de 11 h à 20 h, nocturnes le mardi 28 et le jeudi 30 mars jusqu’à 22 h. Tarif : 11 €. Au jardin des Tuileries, face au n° 234 de la rue de Rivoli, Paris Ier arrondissement.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°579 du 1 avril 2006, avec le titre suivant : Mobilier, peinture... tous les goûts sont au Pavillon

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