Paris et le septième art : histoires parallèles

Par Guillaume Morel · L'ŒIL

Le 1 avril 2006 - 557 mots

PARIS

Des frères Lumière au « Fabuleux destin d’Amélie Poulain », des « Enfants du Paradis » à « Angel-A », Paris a souvent eu le premier rôle. Son Hôtel de Ville lui rend le plus « capital » des hommages.

Entre extraits de films, photographies et documents inédits, l’Hôtel de Ville de Paris parcourt de façon chronologique la capitale et l’histoire du cinéma, depuis les frères Lumière et Georges Méliès.
Ainsi, dans À bout de souffle, Paris est un acteur, au même titre que Belmondo ou Jean Seberg. Comme le quartier de Montmartre est indissociable du destin d’Amélie Poulain, ou le Pont-Neuf de celui de Juliette Binoche et Denis Lavant, les amants fiévreux de Léos Carax. Ce ne sont là que des exemples de films dans lesquels la capitale, à travers ses rues, ses places, ses cafés, sa violence ou sa poésie, joue un rôle de premier plan.

L’âge d’or du décor en studio
Au lendemain de la Première Guerre mondiale, René Clair, Marcel L’Herbier, Abel Gance ou Jean Renoir ont marqué l’histoire du cinéma muet. Les années 1930-1950 sont celles du triomphe du cinéma parlant et de la montée en puissance de la fonction de décorateur sur les plateaux de tournage. La reconstitution de Paris en studio offre au public des visions entre réel et imaginaire. Alexandre Trauner en est le plus bel exemple, à travers les inoubliables décors des Enfants du Paradis ou des Portes de la nuit qui contribueront à faire de Marcel Carné et de Jacques Prévert les maîtres du réalisme poétique.
Puis « Paris au cinéma » quitte un temps la production française pour s’intéresser, à travers les couples mythiques du cinéma hollywoodien, filmés sur les bords de Seine ou dans les rues de Paris, au regard porté par les Américains sur Paris.

De Godard à Luc Besson
En France, la Nouvelle vague marque au début des années 1960 un retour au décor naturel. C’est À bout de souffle, mais aussi Zazie dans le métro, Cléo de 5 à 7, Les Quatre cents coups… Autant de films qui prennent le contre-pied du cinéma de studio, en proposant un style et une manière de penser résolument neufs. Enfin, le parcours de l’exposition mène au cinéma d’aujourd’hui, évoquant le Paris réaliste de Tavernier dans L627, celui couleur sépia d’Un long dimanche de fiançailles de Jeunet ou la vision en noir et blanc de Besson dans Angel-A.
Une exposition conçue comme un film composé de milliers d’images qui font partie de la mémoire collective, et de ces personnages qui ont écrit la plus belle histoire de Paris.

Autour de l’exposition

Informations pratiques « Paris au cinéma » se tient jusqu’au 30 juin dans la salle Saint-Jean de l’Hôtel de Ville. Gratuite, cette exposition est ouverte tous les jours sauf le dimanche et les jours de fêtes, de 10 h à 19 h. Hôtel de Ville, rue de Rivoli, 75001 Paris. Parcours chronologique à travers le cinéma parisien, l’exposition débute avec la première projection des frères Lumière en 1895 au Grand Café, boulevard des Capucines. S’ensuivent les Fantômas de Feuillade, les films muets des avant-gardes, puis les chefs-d’œuvre de Carné, Prévert ou Renoir. Parallèlement, Paris au cinéma propose d’adopter le regard des réalisateurs américains venus tourner dans la capitale. Des accessoires et tenues de tournages ponctuent cette visite également riche de films et de documents inédits.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°579 du 1 avril 2006, avec le titre suivant : Paris et le septième art : histoires parallèles

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