Jus de crâne vitaminé pour bien démarrer l’année

Par Fabien Simode · L'ŒIL

Le 28 août 2007 - 193 mots

Existe-t-il un point commun entre les images de tortures d’Abou Ghraib, les happy slapping (passages à tabac filmés avec un mobile), les portraits judiciaires de Bertillon et les photos d’Andreas Gursky ? À première vue, non. Pourtant, ces images montrent toutes des hommes et des femmes dont, selon la thèse des instigateurs du colloque « Photographie et corps politiques » organisé en 2006, le corps humain n’est pas neutre.
Mis en scène dans les portraits coloniaux de Lenhert, modifiés chez Orlan ou provocant chez Belloc, tous les corps exhibés ont une dimension politique.
Dès lors, postures (des politiciens), présences dans un environnement contraignant (chez Gursky), voire absences de corps (chez Doherty) sont autant de signes porteurs d’un enjeu démocratique, culturel, économique, bref politique !
Rédigés par des professeurs, psychiatres, philosophes, artistes, les seize essais de ce recueil invitent à réfléchir au statut de l’image, sans hiérarchie entre photos d’actualité et artistiques. Si le propos est parfois ardu, il a le mérite de remettre en marche la machine à cogiter pour la rentrée des classes 2007. 

Sous la direction de C. Couanet, F. Soulages et M. Tamisier, Politiques de la photographie du corps, Klincksieck, 216 p., 21 €.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°594 du 1 septembre 2007, avec le titre suivant : Jus de crâne vitaminé pour bien démarrer l’année

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