Un trait de Corbu

Par Sophie Flouquet · L'ŒIL

Le 1 mai 2006 - 340 mots

À Genève, alors que le musée Rath consacre une grande exposition à la « Synthèse des arts » dans l’œuvre de Le Corbusier, le musée d’Art et d’Histoire choisit lui de révéler un autre pan de son activité créatrice : sa pratique du dessin. Si celle-ci est indissociable de son métier d’architecte, elle a aussi accompagné toute la carrière de « Corbu », chef de file du mouvement moderne et artiste protéiforme, qui fut également peintre et sculpteur.
Dès son plus jeune âge et avant même qu’il ne devienne Le Corbusier, le jeune Charles-Edouard Jeanneret démontrait en effet son aptitude pour le dessin. D’après lui, c’est le crayon qui lui aurait permis de développer son « septième sens », résultant de la combinaison : « sens de l’observation sens de la transcription = sens de la création ».
Le résultat fut prolifique puisque la fondation Le Corbusier conserve encore aujourd’hui, à elle seule, plus de huit mille dessins.
Présentée chronologiquement, cette centaine de bonnes feuilles réunit études, dessins d’architecture ou croquis de voyages, dont quelques – désormais rares – inédits.
Depuis les années 1980, l’œuvre graphique de Le Corbusier a, en effet, fait l’objet d’un important travail de publication. Ses précieux Carnets, griffonnés de multiples annotations, ont ainsi été portés à la connaissance du public tout comme son Voyage en Orient, parcours d’étude initiatique effectué au cours de ses années de formation, entre 1907 et 1911.
Le dessin a donc toujours tenu une place capitale dans la démarche créatrice de Le Corbusier. Envisagé comme un moyen de décrypter les choses vues, il est ainsi considéré à l’égal d’un langage permettant l’économie des mots. En 1965, quelques mois avant sa mort, l’architecte s’exprimait ainsi dans un texte sobrement intitulé Dessin : « Dessiner, c’est d’abord regarder avec ses yeux, observer, découvrir. Dessiner, c’est apprendre à voir, naître, croître, s’épanouir, mourir les choses et les gens ».

« Le Corbusier, dessins à dessein », Musée d’art et d’histoire, 2 rue Charles Galland, Genève (Suisse), tél. 41 22 418 26 00,jusqu’au 6 août 2006.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°580 du 1 mai 2006, avec le titre suivant : Un trait de Corbu

Tous les articles dans Expositions

Le Journal des Arts.fr

Inscription newsletter

Recevez quotidiennement l'essentiel de l'actualité de l'art et de son marché.

En kiosque