Marthe Wéry, la peinture à plat

Par Philippe Piguet · L'ŒIL

Le 1 mai 2006 - 268 mots

Elle travaillait à plat. Par respect du matériau qui se dépose sur le support et aussi pour « le plaisir de voir ce matériau se déposer », comme elle disait. Marthe Wéry était une grande dame. De la trempe d’une artiste comme Aurélie Nemours. Comme elle, c’est au monochrome qu’elle a apporté tous ses soins, qu’elle a montré son amour de peintre. Un monochrome de couleur rouge.
Née à Bruxelles en 1930, Marthe Wéry est décédée voilà quinze mois mais son œuvre est là, bel et bien vivante. Pour de très longs temps.
Si son art a trouvé dans le monochrome une forme sublime d’accomplissement, le chemin que sa peinture a emprunté est tout d’abord passé par le constructivisme et le minimalisme. C’est dire son intérêt pour un art construit et rigoureux, ce qui ne l’a jamais empêché d’être portée par un puissant vitalisme. L’artiste voulait d’ailleurs que ses œuvres « contiennent la vie et puissent toujours la faire avancer. » C’était là son credo.
Ce rapport à la vie, si prégnant, est l’écho d’une conception de l’acte de création qui se doit d’être, selon le peintre, « un travail de corps à corps avec la matière. » L’importance de la surface chez Marthe Wéry, du plan et pour tout dire de l’architecture place sa démarche dans une réflexion sur les relations entre l’œuvre peinte et le lieu où elle apparaît. D’où chez elle l’intérêt pour les installations, les notions de rythme et d’organisation de l’espace.

« Marthe Wéry », trafic frac Haute-Normandie, 3, place des Martyrs-de-la-Résistance, Sotteville-lès-Rouen (76), tél. 02 35 72 27 51, 1er avril-21 mai 2006.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°580 du 1 mai 2006, avec le titre suivant : Marthe Wéry, la peinture à plat

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