Livre

C’est Van Gogh qu’on assassine

Par Isabelle Manca · L'ŒIL

Le 22 novembre 2017 - 264 mots

Et si l’un des plus célèbres suicides de l’histoire était en réalité un homicide ? C’est la thèse qui circule depuis la parution en 2011 de Van Gogh : the Life, une biographie écrite par les Américains Steven Naifeh et Gregory White Smith [traduite en français chez Flammarion].

Depuis ce jour tragique de juillet 1890, l’histoire semblait pourtant entendue : le peintre se serait tiré une balle dans l’abdomen, dans un champ d’Auvers-sur-Oise avant de revenir à l’auberge Ravoux, où il décéda deux jours plus tard. Plusieurs indices font douter les biographes de cette version.

En premier lieu, l’arme n’aurait jamais été retrouvée, de plus ils imaginent mal l’aubergiste confier un pistolet à une personne récemment internée. Ils estiment par ailleurs que la trajectoire de la balle ne collerait pas avec un suicide. Pour les auteurs, Van Gogh n’aurait pas attenté à sa vie, mais aurait été la victime des frères René et Gaston Secrétan, deux jeunes notables avec qui il entretenait une relation conflictuelle. Pour appuyer cette théorie, ils se fondent notamment sur le travail de John Rewald. Dans les années 1930 l’historien de l’art avait en effet recueilli les témoignages d’Auversois allant dans ce sens. Les biographes ne tranchent cependant pas sur le caractère intentionnel de ce supposé homicide. « C’était soit un accident, soit un acte délibéré » avançaient-ils lors du lancement du livre. Leur thèse, qui ne repose sur aucune preuve tangible et sur des témoignages à prendre avec précaution, n’a pas été validée par les spécialistes du peintre.

Steven Naifeh et Gregory White Smith, Van Gogh, Flammarion, 1 231p., 19 €.

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°707 du 1 décembre 2017, avec le titre suivant : C’est Van Gogh qu’on assassine

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