Lecture croisée

Doisneau n’en finit pas de nous surprendre ou presque

Par Christine Coste · L'ŒIL

Le 26 octobre 2017 - 321 mots

Chaque année apporte son lot de livres de photographies de Doisneau. Cet automne n’y déroge pas.

Pas moins de trois. La réédition de la monographie publiée par Hazan en 1996 redonne un éclairage sur cet ouvrage de référence réalisé trois ans après la disparition de l’auteur du célèbre Baiser de l’hôtel de Ville. Après avoir connu une seconde vie en 2013, le livre ressort dans une version dite de prestige avec notamment la tranche jaspée d’argent. Le récit enlevé de Brigitte Ollier demeure inchangé comme les 600 illustrations. Cette monographie reste toutefois avec le Doisneau de Jean-Claude Gautrand chez Taschen « le » livre source où œuvre et vie se déploient dans leurs différentes composantes. Le focus sur Les Années Vogue de Doisneau par Flammarion revient plus précisément sur ses photographies de mode, de célébrités, de mariages et de bals de l’aristocratie française réalisées pour le magazine. Si l’amoureux de Paris et de sa banlieue ne se révèle pas un grand photographe de mode, sa vision des dîners mondains exprime son talent à capter l’esprit et l’atmosphère des lieux. Il n’est pas de ce monde. Il n’a jamais voulu en faire partie. Mais il le découvre, s’en amuse avec la complicité d’Edmonde Charles-Roux rencontrée en 1949 à Vogue. La jeune journaliste avec laquelle il travaille n’est pas encore la rédactrice en chef de l’édition française. Le témoignage de Robert Doisneau sur ces reportages et celui d’Edmonde Charles-Roux sont truculents. La production d’images particulièrement variées, mais d’inégal intérêt, renvoie à une époque révolue. Plus surprenant, et radicalement novateur dans la vision que l’on peut avoir de Doisneau, est en revanche La Banlieue en couleur que publie La Découverte à la faveur de l’exposition « Paysages français » à la BnF. Datées de 1984-1985, ces photographies des mutations radicales de l’urbain réalisées dans le cadre de la Mission photographique de la Datar révèlent un regard plastique inédit qui excelle tout autant en couleurs qu’en noir et blanc.

Brigitte Ollier,
Robert Doisneau,
Hazan, 672 p., 39 €
Robert Doisneau,
Les Années Vogue (1949-1965),
Flammarion, 360 p., 49,90 €
Robert Doisneau, Claude Eveno,
La Banlieue en couleur,
La Découverte, 112 p., 24,90 €.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°706 du 1 novembre 2017, avec le titre suivant : Doisneau n’en finit pas de nous surprendre ou presque

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