Présence d’une certaine peinture, en France

Dix artistes (Boubounelle, Desmazières, Diaz, Garel, Prieur, Seguela, Szafran, Theimer, Velly, Vinardel), via une trentaine de peintures, dessins, gravures et sculptures, sont exposés dans la Mairie du 5e arrondissement, le commissaire Vincent Pietryka précisant à propos des artistes : « Leurs parcours respectifs se sont croisés et recroisés depuis longtemps, aux Beaux-Arts de Paris d’abord, puis à la Casa Velázquez, et dans quelques galeries parisiennes et étrangères, rue des Beaux-Arts, à Bologne, à Bruxelles, à Genève, toujours un peu les mêmes. » Si cette exposition qui rappelle que la peinture n’est pas morte ne manque pas d’intérêt, elle a le mérite de mettre en avant des contemplatifs qui gagnent à être plus connus du grand public et d’afficher quelques pépites picturales, dont la sublime Colline à Volterra de Boubounelle ; mais on a tout de même l’impression, ici, d’un certain entre-soi dommageable, oubliant au passage bon nombre de peintres français qui pourraient intégrer le parcours qui court jusqu’en 2016 : Barrot, Benzaken, Blanc, Calais, Cognée, Desgrandchamps, Frize, Garouste, Laget, Tatah, Velickovic et bien d’autres. Puis, à force d’alimenter cette manifestation avec des propos académiques – dans le catalogue, Lydia Harambourg ne cesse de mettre en avant « le métier et l’amour du travail bien fait » et Marc Fumaroli s’en prend jalousement à la discipline Arts plastiques parce que les historiens de l’art ont été incapables de créer une agrégation –, on finit par se dire que les œuvres pourraient largement se suffire à elles-mêmes, sans tout cet appareillage textuel d’arrière-garde.