Paris-3e

Archipel de récits

Centre culturel suisse - Jusqu’au 17 décembre 2017

Par Chris Cyrille · L'ŒIL

Le 2 octobre 2017 - 249 mots

« On ne voit que ce qu’on a appris à regarder » : cette sentence résume l’exposition de l’artiste et cinéaste Pauline Julier, qui expose en ce moment au Centre culturel suisse à Paris.

Le projet commence lorsqu’elle prend connaissance de la plus ancienne forêt du monde, découverte par le professeur Wang au nord de la Chine. Fascinée, elle part de ce point originel pour fabriquer une histoire composée de récits sur la nature et ses véhémences. À l’entrée, une vidéo – contemplative et sublime – montre l’intérieur bleuté de la grotte Vallorbe en Suisse. Au fond de l’espace, trois autres vidéos content un épisode de l’histoire de Naples : l’une raconte la vie aventureuse de Pline l’Ancien, mort en tentant de s’approcher du Vésuve. Une autre, le miracle de San Gennaro qui sauva Naples d’une irruption volcanique. Impuissant face à la nature, l’homme tente cependant de la cerner d’un trait net et définitif. C’est donc en observatrice que Pauline Julier bouleverse les certitudes en nous rappelant que les mots et les images ne sont que les mirages de la subjectivité. Et les vidéos et installations qu’elle dissémine dans l’espace n’aident en rien. Elle le sait. Le monde reste insaisissable. Mais c’est en conjuguant les points de vue qu’elle espère se rapprocher au plus près de la réalité – le réel, chose volatile, n’est jamais qu’effleuré. L’artiste met à bas le discours unique et privilégie un fatras ordonné d’histoires. Ce nouveau paysage qu’elle donne à voir est un archipel de récits.

« Naturalis Historia »,
Centre culturel suisse, 38, rue des Francs-Bourgeois, Paris-3e, www.ccsparis.com

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°705 du 1 octobre 2017, avec le titre suivant : Archipel de récits

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