Carré Rivé Gauche... extraordinaire !

Par Marie Maertens · L'ŒIL

Le 1 mai 2006 - 425 mots

Pour sa vingt-neuvième édition, le Carré Rive Gauche met plus que jamais en avant l’« objet extraordinaire ». À l’image d’une exposition de costumes japonais de l’époque Edo, à la galerie Myrna Myers ou d’autres œuvres nippones, notamment des masques du théâtre nô, avoisinant ceux des carnavals chers aux libertins du XVIIIe siècle à la galerie Guérin-Withofs.
Véronique Girard fait aussi découvrir une paire de pots en forme de canon qui servaient à envoyer des feux d’artifice lors des grands événements de la Cour au XVIIIe siècle. Louis XV en organisa un somptueux pour le mariage du futur Louis XVI.
Il est question d’argent à la galerie Murat-David qui propose un jeu vénitien, le Gioco del Biribissi, un ancêtre de la roulette qui fut interdit pour préserver les parieurs malchanceux. Chez Saint-Martin, c’est un jeu de Toupie des Indes orientales du milieu du xixe siècle qui se laisse admirer. Il consistait à abattre le plus de quilles possible au moyen d’une toupie, le tout en chêne et bronze doré !
Cette édition permet aussi à de nouveaux venus dans le Carré de se faire connaître. Ainsi la galerie Spadafora, spécialisée dans les XVIIe et XVIIIe italiens, met ici en avant un berceau de Vénétie en bois laqué vert. Mais le galeriste revendique un certain éclectisme et ne souhaite pas s’enfermer dans une cage « aussi dorée soit-elle ».
L’antiquaire Stéphane Olivier a pour sa part fait ses armes aux Puces, au marché Paul Bert durant huit ans et privilégie les objets de curiosité et les meubles de jardin « chics » aux belles patines.
Les habitués du Carré ne sont pas en reste, notamment Artesepia qui présente Deux amours, un tableau inédit de François Boucher, jamais exposé, qui pourrait être une commande de Madame de Pompadour. Une primeur que l’on retrouve à la galerie Normand. Elle dévoile le portrait d’un jeune garçon breton d’Émile Bernard, datant de son séjour à Pont-Aven et qui se trouvait depuis dans une collection privée.
La galerie Atlante propose une rare console hollandaise dont on remarque le travail particulièrement riche des piétements. Elle pourra s’orner d’une pendule d’apparat d’époque Napoléon III, qui illustre les trois Grâces supportant le monde, chez Giorgio Salvai. Et, dans un tout autre style, on se projette dans l’univers de Stanley Kubrick chez Thierry Librati, qui a choisi le canapé Djinn, vu dans 2001: l’Odyssée de l’espace.

« Objets extraordinaires, le Printemps des découvertes », Carré Rive Gauche, rues de Verneuil, de l’Université, de Lille, du Bac, des Saints-Pères… Paris VIIe, www.carrerivegauche.com du 18 au 21 mai.

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°580 du 1 mai 2006, avec le titre suivant : Carré Rivé Gauche... extraordinaire !

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