Foire & Salon

Les chefs-d’œuvre de la Biennale Paris

Par Marie Potard · L'ŒIL

Le 29 août 2017 - 725 mots

La Biennale des antiquaires ou, plutôt, la Biennale Paris, car tel est désormais son nom, reste l’événement parisien majeur du mois de septembre.

Collectionner  - Ça y est ! L’annualisation votée en juin 2015 de la Biennale Paris est effective. La manifestation dédiée à l’art et aux antiquités prend place comme à son habitude au Grand Palais, dans le même décor que l’année passée, signé Nathalie Crinière. Si Mathias Ary Jan, le nouveau président du Syndicat national des antiquaires (SNA), organisateur de l’événement, a envisagé cette édition « dans la continuité du travail engagé sous le dernier conseil d’administration », celle-ci apporte son lot de nouveautés. La plus importante d’entre elles concerne le vetting, commission d’admission des objets coprésidée par Frédéric Castaing, président de la Compagnie nationale des experts (CNE), et Michel Maket, président du Syndicat français des experts professionnels en œuvres d’art et objets de collection (Sfep). Désormais, les exposants ne peuvent plus faire partie du vetting, une bonne manière de lutter contre ceux qui abusaient de leur double casquette. « En renforçant les critères d’indépendance et d’authenticité, nous envoyons un signal fort au marché », souligne Frédéric Castaing. De quoi rassurer les collectionneurs venus admirer près de 5 000 objets d’art, toutes spécialités, pays et époques confondus, présentés par les quelque 90 exposants (contre 124 en 2016), dont une majorité de français.

Aussi, en arpentant les allées du rez-de-chaussée – le premier étage est fermé cette année –, le visiteur peut découvrir tant du mobilier ancien et de la sculpture européenne que des arts extra-européens, comme l’art tribal ou l’art asiatique, mais aussi des tapisseries anciennes, de l’art moderne et contemporain, du design ou encore de la peinture ancienne, ainsi que des bijoux. En revanche, Cartier, Chanel ou Dior, absents l’an passé, ne sont toujours pas revenus. Parmi les marchands dévoilant leurs plus belles trouvailles figurent les parisiens Brame & Lorenceau, Bérès, Downtown-Laffanour, Chevalier, Kevorkian, Meyer Oceanic Art, Philippe Perrin, Jacques Leegenhoek, Gismondi ou Steinitz ainsi que les galeries étrangères comme Röbbig Munchen (Munich), Sycomore (Genève) et les londoniennes Richard Green, Kent Antiques et Robilant Voena.

 

1_ - pour cette 29e édition de la Biennale, le nombre de galeries spécialisées en art moderne est en diminution. La Galerie de la Présidence, qui mise sur les tableaux et dessins postimpressionnistes et modernes, fin XIXe et début XXe, reste une fidèle parmi les fidèles et montre pour l’occasion un rare tableau de Vlaminck se rattachant à la période transitoire (fin de la période fauve et début de la période cézannienne) si recherchée.
 
450 000-500 000 €
Galerie de la Présidence (Paris)
2_ - cet ensemble de quatre tapisseries « tissées à or » est issu de l’iconique tenture des Chasses de Maximilien d’après Bernard Van Orley ayant pour thème les plaisirs de la chasse à travers les douze mois de l’année (tissée à Bruxelles et conservée au Musée du Louvre). Il provient d’une réédition réalisée 125 ans plus tard à la Manufacture des Gobelins, entre 1665 et 1673, pour Jean-Baptiste Colbert, ministre de Louis XIV. Les quatre tapisseries ont appartenu quelque 300 ans plus tard à… Bill Gates. Double provenance prestigieuse, donc.
 
Plusieurs millions d’€
Galerie Chevalier (Paris)
3_ - le retour de la Galerie Perrin, absente de la Biennale depuis 2010, est une bonne nouvelle, tant le mobilier XVIIIe de haute qualité qui a fait les riches heures de la manifestation tend à se raréfier. Ce bureau richement orné porte l’estampille de Simon Oeben, nommé ébéniste du Roi en 1754. Il reprend les caractéristiques du style « à la grecque » mis à l’honneur dès 1754-1755 avec la création, par le peintre dessinateur Louis-Joseph Le Lorrain, de l’ensemble mobilier du diplomate Lalive de Jully.
 
500 000-1 million d’€
Galerie Perrin (Paris)
4_ - ce tambourin est un excellent témoignage de la manière espagnole de Manet, qui, de retour de Madrid en 1865, écrit à Baudelaire que Velázquez est le plus grand peintre qu’il y ait jamais eu. Le motif ici dépeint (une danseuse de flamenco et, derrière elle, le buste d’un personnage drapé dans sa cape) provient des Majas au balcon de Goya, dont Manet s’était déjà inspiré vers 1868-1869 pour Le Balcon. Cette pièce est l’un des sept tambourins exposés à la galerie de la revue La Vie moderne, à Noël 1879. Les objets peints de Manet, dont des éventails, sont très rares sur le marché.
 
Autour de 350 000 €
Galerie Bérès (Paris)

 

 

« La Biennale Paris »,
du 11 au 17 septembre 2017. Grand Palais, avenue Winston-Churchill, Paris-8e. Ouvert de 11 h à 21 h, nocturne jusqu’à 23 h le mardi 12 et le jeudi 14 septembre. Tarifs : 35 et 20 €. www.biennale-paris.com

 

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Cet article a été publié dans L'ŒIL n°704 du 1 septembre 2017, avec le titre suivant : Les chefs-d’œuvre de la Biennale Paris

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