Amiens (80), Beauvais, Chantilly et Compiègne (60)

Une Picardie à l’accent italien

Diverses dates Divers lieux

Par Isabelle Manca · L'ŒIL

Le 26 juin 2017 - 315 mots

Pour ceux qui en douteraient encore, la qualité d’une exposition ne se mesure pas uniquement au nombre de chefs-d’œuvre qu’elle aligne.

Ainsi, bien qu’elle réunisse peu d’artistes phares de la Péninsule, « Heures italiennes » est une franche réussite. À l’occasion de la finalisation de l’inventaire de leurs tableaux italiens, les musées de Picardie ont décidé de donner corps à ce travail de longue haleine d’étude et d’attribution en le restituant au grand public sous la forme d’une exposition. Ou plus exactement d’une série d’expositions. Car, au final, la programmation totalise quatre grands rendez-vous complétés par quatorze événements satellites à travers les Hauts-de-France. Rien que pour les temps forts, cette exploration inédite rassemble plus de deux cent trente œuvres, du Trecento au Rococo, issues des églises et des musées locaux. Ce parcours chronologique tente systématiquement de susciter l’alchimie entre le musée et l’époque abordée entre ses murs. L’exemple le plus abouti est assurément la rencontre des primitifs et du Musée de Picardie. La chapelle néogothique de l’établissement, tristement transformée en cafétéria depuis des années, retrouve toute sa splendeur en abritant sous ses voûtes étoilées de précieux panneaux peints. Dans cette étape, deux collections tirent clairement leur épingle du jeu : l’abbaye royale de Chaalis, musée à l’opulence inouïe et pourtant confidentiel, et le Musée Jeanne d’Aboville de la Fère. Sur le déclin il y a encore peu, ce dernier a d’ailleurs bénéficié de l’élan institutionnel et scientifique du projet pour rouvrir ses portes. L’autre révélation est la richesse des collections anciennes du MUDO-Musée de l’Oise. Ce musée a connu une histoire difficile et, bien qu’il ait entamé un chantier de rénovation, ses tableaux des XVIIe et XVIIIe siècles sont invisibles depuis longtemps et probablement pour encore plusieurs années ! La présentation des peintures de Guala, Sagrestani et Coccorante constitue donc une occasion rare de les admirer, mais aussi un vibrant plaidoyer pour le déploiement de ce fonds.

« Heures italiennes. Un voyage dans l’art italien, des primitifs au rococo »,
Musée de Picardie à Amiens (jusqu’au 2 juillet), Musée Condé à Chantilly (jusqu’au 2 juillet), Musée national du palais de Compiègne (jusqu’au 21 août), Musée de l’Oise (jusqu’au 17 septembre) et Quadrilatère à Beauvais (jusqu’au 17 septembre), heuresitaliennes.com

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°703 du 1 juillet 2017, avec le titre suivant : Une Picardie à l’accent italien

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