L’archéologie en lumière

Par Marie Potard · L'ŒIL

Le 23 mai 2017 - 647 mots

À Bruxelles, « Cultures » s’apprête à entamer sa deuxième édition. Parmi les 65 marchands internationaux, 10 défendent l’archéologie.

Collectionner -  L’année dernière, trois associations AAB (art asiatique), Baaf (art antique) et Bruneaf (art tribal) avaient décidé d’unir leurs forces pour organiser un même événement dans les galeries du quartier du Sablon à Bruxelles. Visiblement satisfaits de cette synergie, les trois comités ont choisi de renouveler l’expérience en 2017. L’occasion de déambuler dans le quartier et d’y admirer des objets venus du monde entier, d’Afrique, d’Océanie, d’Asie, d’Indonésie, d’Amérique, d’Australie mais aussi d’Europe et des civilisations du bassin méditerranéen. En effet, neuf marchands spécialisés en archéologie (grecque, romaine, égyptienne et orientale) font partie du voyage. Leur association Baaf (Brussels Ancient Art Fair) rassemble depuis une quinzaine d’années dix à quinze marchands internationaux, tous affiliés à l’IADAA (Association internationale des marchands d’art ancien), condition sine qua non pour participer à l’événement. Ce club très fermé avec un nombre restreint de membres (une trentaine à l’échelle mondiale) est doté d’un code éthique très strict quant à la qualité, l’authenticité et la provenance des pièces. « Le point faible de la Baaf est son petit nombre d’exposants, alors s’allier aux deux autres foires nous permet d’avoir plus d’impact. Je désirais depuis longtemps cette union sacrée », explique Jacques Billen, président du comité pour la section « Ancient ». Pour le moment, les passerelles entre l’archéologie et les autres spécialités se mettent en place doucement : « C’est à nous de les créer. Nous avons un rôle de guide », lance le président. Quoi qu’il en soit, le marché de l’archéologie reste plutôt stable, « avec toutefois une tendance régulière à la hausse pour les pièces de grande qualité dotées d’un pedigree et d’une traçabilité irréprochables », précise Antoine Tarantino, marchand à Paris. « Les marbres romains ont le vent en poupe, tout comme les pièces grecques, plus rares, et l’art égyptien en particulier. L’art oriental est en retrait en ce moment à cause des événements au Proche-Orient », souligne quant à elle Laetitia Delaloye, directrice du département Antiquités chez Christie’s.

 
1_art Romain -  Si les marbres romains ont la faveur du public – un torse de faune dansant en marbre du Ier siècle av. J.-C. a été adjugé 2,9 millions d’euros en juin 2016 chez Christie’s Paris –, les bronzes romains sont aussi très prisés, d’autant plus qu’ils sont rares. Moins pérennes que les sculptures en pierre, les pièces en bronze ont été pour la plupart fondues pour en récupérer le matériau.
190 000 € - Galerie Harmakhis (Bruxelles)
 
2_mésopotamie -  Découverte près de Bagdad, la statuette, qui représente un personnage anthropomorphe mi-femme mi-lionne, a notamment appartenu au couple de collectionneurs Alastair et Edith Martin. Elle a été conservée au Brooklyn Museum pendant 60 ans avant d’être adjugée 57,7 millions de dollars (près de 39 millions d’euros) chez Sotheby’s en 2007 à un amateur d’art britannique.
38 898 000 € - est. 9,5 à 12,2 millions d’euros, Sotheby’s,5 décembre 2007 (New York)
 
3_art Grec -  La face A représente Ajax portant le corps d’Achille sur son dos tandis que la face B montre un cavalier. L’amphore est, dans l’Antiquité, le récipient le plus utilisé autour de la Méditerranée pour le transport de produits de base comme le vin ou l’huile. Le style de la figure noire est inventé à Corinthe dès le VIIe siècle et se caractérise par le dessin de figures en noir sur fond d’argile.
En dessous de 85 000 € - Galerie Antoine Tarantino (Paris)
 
4_art égyptien -  Les chabtis sont des statuettes funéraires momiformes égyptiennes. Elles désignaient les serviteurs funéraires qui devaient répondre à l’appel d’Osiris et remplacer le défunt dans les travaux agricoles dans l’au-delà. Statuettes égyptiennes par excellence, elles étaient placées en grand nombre dans la tombe. Ce sont des objets assez courants : 413 ont été retrouvés dans le tombeau de Toutânkhamon tandis que le Louvre en possède plus de 4 200.
45 000 € - Galerie ArtAncient Ltd (Londres)

« Cultures, The World Arts Fair »,
du 7 au 11 juin 2017, parcours libre dans les galeries balisées du Sablon, Bruxelles (Belgique), cultures.brussels

Cet article a été publié dans L'ŒIL n°702 du 1 juin 2017, avec le titre suivant : L’archéologie en lumière

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