Jolis mômes

Imaginé tel un triple voyage (revisiter à la fois les émotions des personnages d’enfants, les émotions des spectateurs et l’enfance du 7e art lui-même), le parcours, divisé en séquences reposant sur des affects contraires (joie/colère, rire/tristesse, peur/courage), propose de nombreux extraits de films (Les Quatre Cents Coups, E.T., Charlie et la chocolaterie, Persepolis…) tout en offrant des cabinets de « curiosités » (dessins, costumes, lanterne magique, flipbook à manipuler, etc.) invitant les jeunes spectateurs à pénétrer la fabrique du cinéma. Car, heureusement, si cette exposition est consacrée à l’enfance, elle n’a rien d’enfantin et se révèle des plus ambitieuses : divertir l’enfant tout en s’adressant au cinéphile de demain qui est en lui. Dans le catalogue, Patrick Bouchain note : « Cette exposition doit permettre aux enfants de considérer que les films qu’ils voient sur leur ordinateur, sur leur téléphone portable ou à la télévision appartiennent à l’histoire du cinéma. À la sortie, un enfant doit se dire que la Cinémathèque est un lieu pour lui, le musée qui est peut-être le plus approprié à ses attentes. » Au vu de la façon dont les enfants s’approprient l’exposition (les tout-petits arpentent avec joie le dédale scénographique et les ados jouent les grands en évoquant, déjà !, leurs souvenirs de cinéma), nul doute que le pari est réussi.